Cette question me hante lorsque je me lève parfois  à 6h pour aller tester la lumière durant les Golden Hours: les heures dorées (Ok ! Ne me faites pas ces yeux. Je me lève rarement à ces heures là ou alors je me couche pas).

Vous savez, ces heures ou les ombres sont douces et la lumière tamisée, orangée à souhait, les monuments posent pour vous, les papis matinaux n’ont pas encore affrontés la horde de touriste donc ils vous sourient (ou pas en fait, ils peuvent faire la gueule dés le matin aussi, sisi, comme les parisiens).

Le monde est alors silencieux, les fêtards dorment ou reviennent de leur nuit déjantée. Les durs à cuirs usent encore leur semelle sur les pistes de danse mais leur cadence chaloupée fait alors plus penser à des zombies lorsqu’ils sortent dans la rue… bref, c’est l’un des bons moments (le soir aussi) pour sortir votre meilleur objectif et crépiter sur tout ce qui bouge. (ou pas… un monument ne bouge pas. Sauf si on boit. Evidemment)

Donc vous sortez au moment où il faut sortir. Vous avez en tête les meilleurs conseils des -excellents- blogs photos de Laurent (interview de Laurent ): Apprendre la Photo ou de Madame Oreille. Vous, amateurs comme moi de belles images et verts comme une jeune pousse de salade avec votre Reflex en main(ou pas), sortez, posez, photographiez et… vous revenez et vous lâchez de grosse larmes sur vos photos. Parce qu’elles ne sont pas ou mal cadrés, parce que vous ne savez pas pourquoi vous avez pris cette photo, parce que la photo est cramée… bref, vous avez usez votre  énergie pour rien ? Vraiment, est-ce vraiment pour rien ?

Bref… pourquoi prendre des photos en voyage ?

Prendre des photos pour les souvenirs

Pour se dire “j’y étais”.  Par exemple, photos à New York la nuit ! Ou à Rhodes pour un magnifique lever de soleil. Ou, pour les narcissiques en manque d’attention que nous sommes presque tous, pour les afficher fièrement sur les réseaux sociaux en gagnant une tonne de pouce de nos amis/fans. Parce qu’une photo réussie c’est une Madeleine de Proust, la -trop ?- longue prose en moins. C’est une émotion brut en pixel. De fait, pas besoin qu’elle soit parfaite si l’émotion qui s’en dégage, elle, est vrai ?

Vos photos sont vos souvenirs et les souvenirs ont ce droit délicieux de pouvoir être kicths, démodés, “clichés”, flous, un peu- beaucoup- ratés. Ils sont vôtres. Qu’importe parfois ce que les autres pensent de votre surexposition, de la clarté, de votre cadrage ou de votre point de fuite si lorsque vous regardez votre image, un film se deroule sous vos yeux et vous transporter “a ce moment la”.

Une photo qui a un sens pour vous n’est jamais ratée. Elle est alors technichement imparfaite mais parfaitement sensée. (il faut bien que je me trouve des excuses non !)

Prendre des photos pour l’Art

 

Parce que l’experience aidant et la chance… il arrive (même à moi, sisi… enfin je crois, après tout, l’Art est subjectif) de prendre une photo que l’on trouve proche de notre définition de la beauté/perfection/de l’Art. Bien sur, on peut la sublimer en post-traitement mais c’est prendre ce genre de photo nous rend fier. On se sent fier du travail accompli avec la patience de celui qui construit brique par brique son savoir.

Faire des photos pour… pour l’émotion, pour l’instant, pour elle, pour lui, pour nous (parce que nous le valons bien !)

 

Est-ce redondant avec la notion de souvenir ? Sans doute… dans l’absolu, tout est lié. Une photo, cela peut etre un message, un visage, un instant, volé ou partagé… cela peut être un moyen de construire un carnet de voyage en photos. un sentiment qui s’en dégage. Parfois, aucun vrai souvenir n’y est associé puisque l’on a patiemment réglé chaque aspect de l’environnement qui entoure la photo en la coupant presque du réel… d’autres fois, c’est le coeur qui dicte sa loi et le doigt n’a plus que le choix d’appuyer sur le bouton.

Faire des photos pour…  aiguiser votre regard

Lorsque je regarde les gens plus expérimentés que moi (cela fait un paquet de monde, vous, lecteur, sans doute aussi). Je vois ces yeux curieux qui virevoltent d’un  détail à un autre dans la rue, dans les transports en commun, sur la route. Ces yeux qui accrochent ces  éléments du paysage donnant un sens à l’image, ceux qui trouvent et percent cette notion d’intensité et de profondeur qui peut en émaner, ce regard qui fait l’histoire de l’image.

Qu’ont-ils ces yeux ? Ils sont sans doute plus curieux, plus ouverts, plus joyeux, plus libres. Ils ne  crépitent pas à droite a gauche comme je le fais parfois parce qu’il faut mais parce qu’ils le veulent… de fait, à force d’ouvrir les yeux pour trouver un élément intéressent à photographier, on ne fait plus que seulement voir, on exerce notre regard.

Faire des photos pour… pour découvrir des lieux

 

Un appareil photo est un excellent moyen de vous bouger si comme moi, vous ne comprenez pas forcement pourquoi vous devez grimper cette nouvelle p*%6n de colline pour capter la bonne lumière. Alors oui on râle quand on prend des photos sous la neige ou sous la nuit, comme à New York City, en conditions difficiles(quel francais ne  râle pas me direz-vous) parce que dans certains lieux, on se sent obliges d’y aller pour faire la photo… et la, par magie, une fois arrive, on oublie -souvent- la peine que l’on s’est donne et on apprécie la vue qui s’ouvre devant nos yeux. Parfois, les plus étourdis (comme moi) oublient carrément de faire la photo… évidemment, ce genre de personne se donnent des baffes par la suite (comme moi) mais gardent des souvenirs cartes postales en mémoire et ne regrettent en rien le fait de “s’être bougé” pour faire LA photo.

Faire des photos pour… rencontrer des nouvelles personnes

C’est un excellent moyen de socialiser. De rencontrer des gens comme en Ukraine ou j’ai rencontré deux mexicains à l’allure jovial qui m’ont tant et tant parlé de leur merveilleux pays, le Mexique, qu’il va falloir que je m’y rend sous peu. Aussi fort qu’un sourire si, bien sûr, on demande, avec des mots ou des regards, la permission d’échanger une émotion avec le sujet de la photographie (à fortiori si c’est un humain). Il y a alors un lien qui se créé, court mais intense, intemporel presque. Le visage se fige, le temps se trouve suspendu. On montre le résultat. Un sourire ponctue généralement en guise de remerciement nos (mes ?) frasques d’apprenti photographe.

Votre route sera donc ponctuée de sessions photos pour peu que ceux que vous prenez sont satisfaits de vos images.

Faire des photos pour…