30 ans qui semblent avoir disparu en un soupir. Comme une brise dans les feuilles de printemps. Ou alors sur l’oreiller. A rêver. J’ai au moins dormi, statistiquement, le tiers de ma vie. Je pense être sincèrement plus proche de la moitié. Il y a eu donc eu, théoriquement toujours, 15 ans d’activité. 15 ans dont de nombreuses années sur les bancs de l’école. Sur les trajets, dans les cours de récré, devant mario bros et ff7, devant club Dorothée et les minikeums, à construire seul dans ma chambre des vaisseaux en légos, à me projet en héros de romans de fantasy, à maugréer sur qualité de la purée de la cantine et des carottes en caoutchouc. En ces temps que les moins de 30 ans ne peuvent connaître (ou qu’ils ont déjà oublié), les guignols n’étaient pas cryptées et De Caunes faisait le con avec Garcia à l’époque du grand Canal. C’est étrange. Dans le miroir je vois un visage plus fatigué. Il y a des cernes sous mes yeux. Quelques rides qui déjà s’accrochent à ma peau. Finis le visage poupin. Dire que je n’aurai jamais une barbe de bûcheron pour compenser. Un comble pour un mec qui aime l’outdoor. 30 ans putain. J’entends encore ma mère, avant mon premier jour au lycée, qui me disait que, dorénavant, les semaines vont passer à toute vitesse. Elle se trompait. C’est les années qui trépassent dans mon sillage. Les saisons défilent entre deux respirations. En face de moi se trouve un visage qui me semble serein. Je crois que c’est le mien. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Il y a quelques années, j’ai jonglé avec la mort…
A 18 ans…
A 18 ans, jeune homme mal dans ma peau, j’aurai aimé accroché le regard d’autres femmes. A 30 ans, il y a longtemps que je me satisfais du sourire d’une seule.
A 18 ans, c’était également l’âge de mon premier grand amour et que je pensais, naïvement, comme le dernier. Je me suis promis de ne jamais faire pleurer la femme que j’aimais. J’ai lamentablement échoué. Je crois qu’il n’y a pas d’amour sans quelques larmes.
[blockquote source=”P.”]A 18 ans, je ne savais pas de quoi mon avenir sera fait.[/blockquote]
A 18 ans, je pensais que les calories n’auraient aucune emprise sur moi. Je me voyais rester svelte comme une asperge tout le reste de ma vie. A 30 ans, des poignets d’amour gagnés malgré les centaines de kilomètres avalés, mon corps me rappelle, non sans une certaine malice, qu’il faut arrêter de reprendre de la sauce à chaque repas et que le programme d’exercice intense de 3 mois ne me ferait pas de mal.
A 18 ans, certains aspects de cette société de consommation me révoltaient déjà. Même si j’avais fort peu de recul. A 30 ans, je grince devant mon bilan carbone. Soyons honnête, ce n’est malheureusement pas le tri de quelques déchets et une consommation de saison qui feront oublier mes trop nombreux trajets en avion pour découvrir de nouvelles destinations. Je roule en vélo, cela compte ?
A 18 ans, je ne croyais déjà plus aux promesses des politiques. Rien n’a changé sur ce point.
A 18 ans, je ne savais pas de quoi mon avenir sera fait. J’ai vogué d’un cursus à un autre, tel un papillon. A 30 ans, je n’ai toujours pas de réponses. Néanmoins, je sais ce dont mon avenir ne sera pas fait. Il ne sera probablement pas derrière un bureau. Ou alors, un bureau ouvert sur le monde. Mon bureau est un simple écran. Je suis devenu l’artisan de mon propre destin.
A 18 ans, le jugement des autres m’était encore important. A 30 ans, je me fous des quand dira t-on. Je n’ai pas de maison. Je n’ai pas de voiture. Je n’ai pas de carrière toute tracée. Je n’ai pas de rolex au poignet. Je suis peut-être un raté. Un raté de l’uniformité. Mais peu m’importe, j’en souris. Le sentier que j’ai librement choisi de prendre me rend heureux. Je ne sais pas où je vais, c’est vrai. Mais j’avance. Sans regrets et sans peur. C’est, je le pense, l’essentiel. Je ne laisserai pas l’avis des autres m’empêcher de profiter de ma vie. Je ne laisserai personne me dicter la voie du bonheur à emprunter. Chacun a sa réponse. J’ai trouvé la mienne.
Ma vie, ce long fleuve tranquille…
Ce que je suis devenu n’a jamais été écrit dans le marbre. Il n’y a pas de continuité naturelle entre le jeune Piotr paumé et rêveur et le Piotr plus confiant et aventurier que je suis peu à peu devenu. Il y a eu une cassure dans ma vie. Comme tant d’entre vous, j’ai aussi quelques cicatrices. Ma passion des voyages et ma soif de mots ont éclos dans la douleur. Car je n’avais plus peur de perdre. Plus peur d’échouer. Car j’avais alors, tant physiquement que moralement, sombré au plus bas. Je ne pouvais que me relever.
En France, on n’apprécie pas les échecs. Aux parcours chaotiques, on préfère les success story parfaites et sans aspérités. Ma vie n’est pas un scénario d’une success story.
Il y a un pan de l’histoire dont je n’ai jamais parlé. Un pan sombre de mon histoire. Mais à 30 ans, je peux en parler. A 30 ans, je veux en parler. Parce que j’ai eu la chance d’avoir un joker. Le gamin d’hier n’est pas encore loin et je souhaite que les jeunes lecteurs qui me lisent et qui parfois, au travers de leurs message, idéalisent ma vie faite de belles expériences, d’émouvantes rencontres et de récits de voyages comprennent les choix qui ont été les miens. Comprennent les épreuves qui ont forgé ce que je suis devenu.
[blockquote source=”P”]Mon monde n’avait plus de fenêtre. Il était noir de tout espoir. Avant de plonger dans mon dernier sommeil[/blockquote]
Il y a peu, j’ai perdu ma sœur. Mais avant d’accepter la dure réalité de cette maladie qui l’a affaibli et l’a fait tant souffrir, je me sentais responsable. Je me sentais coupable. Coupable de ne rien pouvoir faire. Coupable de ne pas soutenir ma famille durant ces années difficiles. Coupable de ne pas pouvoir l’aider. Coupable d’être bien portant alors qu’elle mourrait peu à peu.
Enfant, on peut tenter de bâtir une forteresse mentale pour fuir la réalité, pour fuir les problèmes. Mais aussi fort que l’on pense être, les problèmes trouveront toujours une brèche dans nos remparts illusoires. Parfois l’édifice craque alors que nous sommes jeune adulte. Ce fut mon cas.
A côté de cette situations sans issues, étudiant, une suite d’événements malheureux m’ont peu à peu affecté. J’ai commencé à perdre pied. Je me suis mis à avoir des crises d’angoisse qui se sont prolongées en une dépression. J’ai consulté. Mais j’ai mal réagi aux prescriptions. Une nuit, seul dans ma chambre, après une violente crise de panique, j’ai trouvé le réconfort en vidant ma pharmacie de mes boites de somnifères, de calmants et d’anti-dépresseurs. Avec le recul, c’est effrayant de se dire que la dépression peut nous plonger dans un état tel que la mort nous semble comme la solution la plus douce. La vraie dépression n’est pas qu’une mauvaise passade, c’est une vraie maladie. Elle vous rend méconnaissable. Elle peut vous faire perdre totalement goût à la vie. Elle vous fait perdre les forces d’affronter les causes profondes de votre mal être. Elle m’avait quasiment rendue aveugle. Mon monde n’avait plus de fenêtre. Il était noir de tout espoir. Avant de plonger dans mon dernier sommeil, dans un sursaut de lucidité, j’ai envoyé un SMS à une amie en étude de médecine. La dernière flamme de vie. La main tendue hors de l’eau avant de sombrer. Elle a réagi. C’est elle qui m’a sauvé. Entre ce sms et mon réveil dans un centre hospitalier, des jours entiers ont disparu de ma mémoire.
Il y avait dans les chambres adjacentes d’autres personnes ayant tenté, comme moi, de mettre fin à leur jour. Il y avait une fille. Je me souviens encore de ses mains bandées et de son regard lointain. Elle marchait comme un fantôme. Elle avait du mal à tenir sa tasse de café. Je n’étais guère mieux. Nous étions des inconnus réunis dans la fuite de la mort. Je pensais sortir rapidement. Mais je me suis retrouvé, malgré moi, interné une semaine dans un centre psychiatrique. Semaine éprouvante et irréelle. Durant cette période, livré à moi-même, je fus abandonné dans un désert de stimulation intellectuelle. L’unique distraction quotidienne était la télé dont on ne pouvait changer le programme au risque d’énerver certains patients. Je me suis promis de changer. Je me suis promis de vivre. En voyant le reflet dans ma glace, l’état de mon corps squelettique après les lavages d’estomac que j’avais subi, j’ai su que je ne pouvais tomber plus bas. J’étais déjà au plus bas. Mais dans ma prison, j’avais soif de lumière. J’avais soif de libertés. Je me souviens encore des cris des autres internés qui m’éveillaient au milieu de la nuit. Je me demandais si on n’en ressortait pas plus fou qu’on n’y rentrait. La vie, la vraie, me manquait. Je savais que je devais réécrire la mienne. Forcer le destin.
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.
Le dicton me va comme un gant. Ces événements sont arrivés quelques jours avant les vacances étudiantes. Personne ne s’est aperçu de rien. J’ai accepté cet acte comme une partie de moi-même. Une sombre partie. Auto-destructrice. Résolue. Déterminée. Mais cette partie avait échouée. J’étais là, encore en vie.
[blockquote source=”P”]Sur la toile, vous trouverez toujours plus jeune et plus talentueux que vous. [/blockquote]
Je suis revenu à la fac. J’ai réussi de justesse mes examens. Je suis parti en erasmus, en Pologne, ma terre natale. Je ne suis jamais vraiment rentré en France depuis. Je me suis reconstruit sur mes terres natales. Quasiment un an après cet événement, j’ai ouvert ce blog voyage. J’ai rapidement gagné quelques euros. J’y ai vu une possibilité. Non pas celle de m’enrichir. Mais une opportunité de réaliser un rêve d’indépendance immédiat. En Pologne, il en faut peu. Ce n’est pas le tiers monde mais vous avez des gens qui vivent avec moins de 250 euros par mois. Cela tombe bien, je n’ai jamais eu besoin de beaucoup. J’ai pris le risque même s’il était très mesuré. J’avais d’excellents résultats en cette dernière année de licence. Je me suis investi totalement dans le blog. Je n’avais plus peur d’échouer. Personne n’y croyait mais moi je voulais croire. J’ai travaillé dur. Ce que je ne savais pas, je l’ai appris sur le tas. Et me voilà ici aujourd’hui. J’ai trouvé ma place. C’est un combat constant. Sur la toile, vous trouverez toujours plus jeune et plus talentueux que vous. Je peux vous citer un tas de collègues dont j’admire le style et l’ardeur au travail. Ils sont comme des étoiles filantes. Dépassant avec facilité en quelques mois ce que j’ai mis des années à bâtir. Mais je ne suis pas pressé. J’ai le temps et une détermination sans faille. J’apprendrai sans doute à leurs côtés. Ici, rien n’est acquis. Cela ressemble un peu à un far west avec ses codes, ses espaces sauvages, ses alliances et ses trahisons mais c’est un lieu où je me sens libre.
Cette place fragile et éphémère dans ce monde virtuel, je la dois en grande partie grâce à vous. Vous, lecteur silencieux. Sans vos clics, ma vie serait sans doute bien différente. Certainement moins colorée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Si on tente de vous marteler que changer de vie n’est pas possible. Que vous n’êtes bon à rien. Que vous ne rencontrez que l’échec. Quel que soit votre ambition, ils se trompent. Ils se trompent. Votre présence ici en est une preuve indéniable. Alors je vous remercie chers lecteurs. De tout mon cœur. Un grand MERCI de me suivre. Un grand MERCI d’être là. Fidèle depuis des années pour certains alors que les nouvelles de mes aventures se font parfois rares. Alors que les articles sont de qualité inégales. Mais des articles, comme celui-ci, ont mis des semaines à germer. Néanmoins, vous revenez malgré ces nombreux autres distractions qui abreuvent notre quotidien et mes longues et silencieuses absences. J’espère être à vos yeux une de ces distractions utiles. Une de celles qui vous inspirent. Une de ces distractions qui vous donnent envie de découvrir le monde et de réaliser vos projets.
Le monde ne nous attend pas
L’égalité n’existe pas. Nous ne sommes pas égaux face à la vie, à ses aléas, aux joies et aux malheurs qui nous touchent et transforment à des croisements de notre existence. Certains naissent avec une cuillère d’argent dans la bouche,. Certains sont beaux. Certains sont talentueux. Certains naissent au mauvais endroit, à la mauvaise période. Il n’y a pas de justice. Mais rien n’est écrit. Rien n’est tracé d’avance. Chacun peut, à un moment ou à un autre de sa vie, faire un choix. J’ai fait le mien.
[blockquote source=”P”]Le choix principal que l’on devrait enseigner aux jeunes c’est de trouver ce qui les rendra heureux[/blockquote]
Mais mon choix ne vous conviendra pas forcément. Les voyages sans retour, sans fin, ne sont pas non plus la panacée. Les voyages ne sont pas LA solution. Ils nous apprennent beaucoup. Sur nous. Sur notre société. Sur le monde. Mais faire que voyager n’est pas LE choix ultime. Imaginez, si tout le monde faisait pareil. Un monde peuplé que de blogueurs voyages. Tout s’écroulerait. Cela serait un enfer. On s’entre tuerait pour la dernière borne wifi. En plus les blogueurs se lisent rarement entre eux. De vrais faignants ! Non, sérieusement, il faut des gens utiles. Des médecins, des pompiers, des ingénieurs, des voleurs politiciens, des rêveurs et des lecteurs. Vous quoi ! 🙂
Le choix principal que l’on devrait enseigner aux jeunes c’est de trouver ce qui les rendra heureux. Pas ce qui va minimiser leur malheur. Acceptez et embrassez vos aspirations personnelles. Ecoutez votre coeur. Lui connait la solution. Il connaît vos secrets. Si vous avez fait des études de médecine mais que vous imaginer cuire du pain dans un village de Savoie vous rend heureux, faites-le. Si vous êtes comptable mais que la danse vous a toujours fait rêver, essayez (et inversement). Vous ne réussirez pas forcément. La passion n’est pas une garantie de réussite. A quoi mesure t-on la réussite d’ailleurs ? Une réussite financière, une réussite humaine, une réussite personnelle ? Mais ne pas essayer c’est semer en vous les germes du regret.
Malgré les difficultés que vous aurez à affronter, prendre le chemin de vos rêves vous apportera la joie. Je vous le garantie. Vous vous sentirez plus vivant. Car vous aurez le sentiment d’avoir, enfin, votre vie et votre avenir entre vos mains. On s’en fout du regard des autres. On s’en fout du regard de votre famille. De vos collègues, voir futurs ex amis. S’ils ne supportent pas ce qui peut vous rendre heureux, ils ne vous ont pas vraiment compris. On a le droit d’être égoïste. Attention, je ne parle pas d’un pseudo-bonheur qui se nourrit du malheur des autres ou de la consommation de produits promus par les publicités. Ce n’est pas cet égoïsme et cet individualisme dont je parle.
Et les enfants ? Que fait-on des enfants ? Et nous, en tant qu’adultes, ne sommes nous pas, tout simplement, de grands enfants ? Nous sommes tous les fils et les filles de. J’aurai aimé savoir et voir mes parents plus heureux. Je crois que c’est le meilleur exemple à donner à ceux qui prendront la relève. La vie ne doit pas être qu’un long et monotone sacrifice. Oui, la vie c’est des concessions. Mais faire une croix sur la poursuite de son bonheur personnel n’en a jamais été une. C’est une illusion.
Nous n’avons qu’une vie, alors prends le chemin qui te rendra heureux. Prends le chemin qui te rendra plus respectueux. De l’Autre. De toi-même. De notre environnement. Celui que tu foules aujourd’hui de tes pied. Celui où tes enfants feront demain leur premier pas. Ma soeur me l’a tristement rappelé. Nous n’avons qu’une unique vie. On a parfois la chance de tomber sur un joker mais il n’y a pas de bouton reset. Ne perdons pas de temps à rester malheureux. Voilà la leçon que j’aimerai te transmettre cher lecteur. Au fond, je ne suis pas un grand sage. Après, tout, je suis encore jeune, je n’ai que 30 ans, j’ai encore tant à apprendre…
Image film V pour Vendetta
Bonjour Piotr
Je me fais un peu le mêle genre de réflexion, sans doute l’âge y est pour quelque chose – je me rapproche moi aussi pas à pas de mes 30 ans. Même si j’essaie de suivre ma voie et pas nécessairement le moule de la normalité – j’ai certes une voiture (pour pouvoir enseigner) mais pas de maison et très peu de possessions matérielles – j’ai plein de doutes et plein d’hésitations quant à mon projet de vie et j’ai conscience que je dois agir car le temps court – doux choix Cornélien.
Comme toi, je pense être un peu désabusé – j’essaie à mon niveau d’acheter avant tout de la nourriture bio et de manger moins de viande, de réparer plutôt que de jeter même si cela représente une goutte d’eau face à mon bilan carbone associé à mes voyages que ce soit l’avion (mon voyage au Mexique représente x tonnes de CO2) sans compter les nombreux trajets en bus et tout le reste. J’essaie de garder mon idéalisme de mes 18 ans tout en réalisant que parfois, je suis sur le Titanic et quitte à ce que le bateau coule, autant s’amuser avant. Cynique dites-vous?
Simple curiosité: comment es tu sorti de ta dépression? Le déclic? L’année dernière, les questions existentielles du soir se résolvaient souvent à coup de Toplexyl ou d’un peu d’alcool pour faciliter l’endormissement et aujourd’hui encore, j’ai du mal à m’endormir quand je ne dors pas avec madame… En tout cas, félicitations à ton amie de t’avoir aidé.
J’ai bien aimé le passage “L’égalité n’existe pas. Nous ne sommes pas égaux face à la vie, à ses aléas, aux joies et aux malheurs qui nous touchent et transforment à des croisements de notre existence. Certains naissent avec une cuillère d’argent dans la bouche,. Certains sont beaux. Certains sont talentueux. Certains naissent au mauvais endroit, à la mauvaise période. Il n’y a pas de justice. Mais rien n’est écrit. Rien n’est tracé d’avance. Chacun peut, à un moment ou à un autre de sa vie, faire un choix. J’ai fait le mien.”
Pour finir, je souhaite partager une citation avec toi: “on a deux vies. la deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une”. A bientôt
Martin
Ne pas essayer, c’est semer en nous les germes du regret: voila une phrase qui résume beaucoup de choses.
Mais voila, on a été formaté sans s’en rendre compte, et, souvent, lorsqu’on en prend conscience il est trop tard pour changer de cap. Je ne suis pas te ta génération, j’ai 58 ans j’ai pu suivre un parcours professionnel passionnant, mais trop envahissant, pris dans le tourbillon, qui nous aveugle. Mais quand la retraite se pointe à l’horizon, j’ai l’impression que l’on retrouve la vue. Comme tu le dis si bien une grande partie de ma vie est déjà derrière moi. Pourquoi tant d’années sans s’en rendre compte? Tu as peut être la réponse! En tout les cas c’est un plaisir de te lire, et à chaque fois cela déclenche en moi la réflexion.
Un grand merci
Bergantin.
Cher Bergantin, si ton parcours professionnel fut passionnant, comme tu le décris, c’est qu’il t’a rempli pleinement. Pourquoi tout regretter ? Evidemment, comme tout individu pris par une passion, on peut s’y perdre en donnant tout et en oubliant le reste. Pareil pour moi avec les voyages et le blog. Il faut savoir faire la part des choses. Les choses étaient différentes de ton temps. L’information était moins accessibles, voyager était plus cher, il y avait plus de frontières. C’est incomparablement plus facile aujourd’hui.
58 ans. Il te reste, je l’espère, encore de belles années devant toi. Du temps, de l’argent -normalement- et une expérience de vie qu’il ne faut pas rejeter. Je peux te citer des accomplissements de personnes plus agées que toi qui feraient palir les jeunes de 20 ans. Un grand père japonais, qui a atteint le sommet de l’Himalaya à 70, puis 75 et qui vient de le refaire à 80. Une coureuse de trail de 82 ans. 100km et 4000m de dénivelé en 3j. Le sommet du Kilimandjaro à 84 pour une grand-mère russe. Ce ne sont que des exemples dans le domaine de la montagne et l’alpinisme car ils me passionnent. Néanmoins, tu as encore de belles années devant toi. Tu n’iras peut-être pas aussi vite qu’à 20 ans mais tu as encore du temps pour faire et voir de belles choses. J’ai croisé des grand-pères de 70 ans sur les sentiers qui avaient la caisse et qui n’étaient pas facile à semer 🙂 Certains avaient commencé à marcher en montagne à partir de 55 ans, régulièrement. En un an ou deux de voyages, tu auras déjà rempli ta vie de souvenirs plus vifs et riches que beaucoup de jeunes. Il ne faut pas regarder le passé avec regrets. Je pense qu’il faut l’accepter et si quelque chose doit être changé, alors il y a “maintenant”. Il y a le présent.
Salut Piotr, merci de ta réponse elle me fait vraiment un grand bien, “si j’ai semé en moi les germes du regret, tes phrases sont un bon antigerminatif” Je pense qu’en fait je n’ai pas vraiment conscience de mon âge, et c’est peut être un atout pour la suite, j’ai soif d’évasions et de rêveries, mais aussi de modestes défis sportif, en particulier gravir à vélo des grands cols dans nos merveilleux massifs, je me rend compte que cela n’est pas insurmontable. En septembre dernier je me suis surpris à réussir l’ascension du col du télégraphe, et du Galibier, donc voila maintenant j’ai attrapé le “virus”. Cette année j’espère gravir de nouveaux cols, et pourquoi pas parcourir la merveilleuse Corse à vélo, mais ça c’est une autre histoire, car mes congés ne sont pas extensibles. Je te souhaite de très beaux voyages et aussi continue de nous régaler avec tes récits. A bientôt
BERGANTIN.
Hello Bergantin, pour l’ascension de tes cols, je te souhaite de beaux levers et couchers de soleil. A ces moments llà, on se sent comme les nuages, tels des nouveaux nés.
N’hésites pas à m’envoyer des photos sur la page facebook de Bien Voyager ou 1001 pas, j’aime recevoir des clins d’oeil de lecteurs !
J’ai envie de dire une seule chose. Waoouuhh total respect.
Je te connais sans vraiment te connaître. Ce n’est pas la première fois que j’ai soit vu ta photo ou vu passer ton blog.
Mais la première fois que je te lis (oui, les autres blogueurs peuvent te lire :-)).
Merci pour ce beau message. Merci pour cette bienveillance et ce courage que tu nous transmets à travers ton article.
Et si tu me le permets, je te souhaite de vivre la plus longue vie et continue cette magnifique aventure et partage, transmets avec autant de singularité comme tu viens de le faire.
Cédric
Merci Cédric pour ton commentaire et ton soutien 🙂
Et oui, visiblement, certains collègues me lisent encore, les courageux !
Je reviens ici car un lecteur a été touché par mes mots, cela fait du bien de se relire parfois. Le moi d’hier confiant redonne toujours un peu de force dans les moments de fatigue.
Je te souhaite le meilleur… à la prochaine j’espère !
Très bel article. Touchant.
Beaucoup de personnes ont la fâcheuse tendance d’idéaliser les Autres et l’Ailleurs. Idéaliser la vie de ces personnes qui nous ont l’air idéales. Avec une vie idéale… Un peu comme ces personnes rencontrées en Amérique du Sud qui pensaient que tous les Occidentaux sont heureux car ils ont beaucoup d’argent… et une télévision.
Cet article vient montrer l’arrière du décor. D’un beau décor fait de trek dans des paysages magnifiques. Oui mais.
Oui mais tout le monde peut souffrir. Douter. Tomber, parfois très bas.
Et tout le monde peut se relever.
Belle continuation à toi !
On est balancée entre la propre vision idéalisée de notre vie que les réseaux et le regard de certains lecteurs nous renvoient au visage et la réalité, je souhaitais confronter les deux dans cet article.
Belle continuation à vous deux. Passe le bonjour à François ! (et encore merci du partage Amandine 😉
Les crises d’angoisse, la soif de vivre, de profiter, de donner un sens à sa vie sans trop savoir par où commencer, chacune de tes réflexions interpelle la trentenaire tourmentée que je suis. Cette lecture fait un bien fou. Les voyages, oui, pourquoi pas, à condition d’avoir déjà trouvé un peu de paix à l’intérieur. Merci pour ce partage, je le relirai probablement un paquet de fois! Je te souhaite une belle et longue route sur le chemin de la sérénité…
Merci Julie. Si cet article apporte du réconfort et un soutien, alors son but est atteint. 😉 A une prochaine
Salut Piotr,
Cet article me fait plaisir à lire, vraiment. Toujours cette belle plume et ton humanité. Passé par des épreuves vaguement similaires (et aussi la trentaine), je suis content de savoir que tu poursuis cette aventure sereinement.
Tiens bon le cap !
Merci Alexis pour ton passage. Le cap est le bon, pour reprendre ta métaphore, de l’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui il y a un grand soleil et moi j’ai un grand sourire.
Au plaisir…
Hey Piotr,
Très bon article, très belles émotions. J’approche moi-même de la trentaine (dans deux ans) et j’ai aussi fait beaucoup de rétrospectives sur ce que j’ai accompli par le passé. Ca permet de se recentrer et de comprendre comment on en est arrivé ou on en est.
Exactement Kevin. 2 ans, c’est une éternité. Tellement de choses que tu peux réaliser d’ici là…
Tu as construit la vie que tu désirais, sur-mesure, pas à pas, et pourtant ça n’a pas été facile, tu es parti de loin. Sûrement le sursaut qui te permet d’être là où tu es aujourd’hui. On partage la même philosophie et la même croyance dans la liberté de chacun d’aller vers ses rêves pour qu’aucune vie ne passe sans avoir été vécue. Tu l’as dit avec des mots magnifiques et je vais essayer d’en retenir quelques uns la prochaine fois où je devrais défendre cette vision 😉
Merci pour ce joli texte qui clôture ta vingtaine. Ca me fait penser que je suis pas loin des 30 moi aussi… J’espère qu’on attendra pas les 40 pour lire d’autres textes comme ceux là.
A bientôt
Des textes comme cela sont à ranger dans la case, billets personnels, billets d’humeur. Mais ce n’est pas facile à écrire. Cela demande du temps. Ils restent longtemps dans les brouillon. Au quotidien, je suis moins inspiré 🙂 Mais il faudrait peut-être que je me force un peu.
Les récits de voyage, c’est autre chose. Et encore, on ne parle pas des articles alimentaires…
A une prochaine Alex…
Tu n’as que 30 ans et quel bel article, sensé, intéressant. j’aimerais savoir ce que tu pourras écrire à l’aube de tes 40 puis 50 ans. Continue à vivre tes passions. Elles nous sont aussi indispensables que l’air respiré. merci pour ton article
Merci du passage 🙂
Génial cet article ! J’ai beaucoup aimé le lire.
En plus, de savoir que tu as vécu des moments difficiles et connu ce qu’est les crises d’angoisses, ça me “rassure” dans le sens où je suis aussi passé par là et que j’ai même encore des crises d’angoisses, alors de savoir que ça n’empêche pas de voyager, cela me rassure. Je ne perds pas espoir d’un jour sauter le pas…
Au plaisir de te relire, à bientot 🙂
Merci Lo.
Non, cela n’empêche pas de voyager. Il y a des aveugles qui voyagent (j’ai même lu un article sur un aveugle qui voyage en stop). Il y a des personnes handicapés, etc. Au final, on se rend compte qu’il y a pire que les crises d’angoisse. C’est très rare que cela m’arrive encore. Je crois que le voyage “calme” l’âme…
Salut Piotr, 🙂
Quand tu dis que les blogueurs ne lisent pas tes articles… Il y a des exceptions ! Bon d’accord, je te lisais même quand je ne bloguait plus…
Je suis heureux de lire des choses plus personnelles sur toi. Je comprends mieux pourquoi tes textes me touchent autant.
C’est vrai que les voyages en font rêver beaucoup… Mais peu d’entre nous franchissent le pas. Tu as raison Piotr, le voyage pour certains, c’est un déclic… Une étincelle qui manque pour réaliser que l’on doit vivre heureux soi-même avant tout. Il faut savoir s’accepter.
J’ai moi aussi mis du temps à m’en rendre compte. Parfois je doute encore, mais la femme que j’aime ou certains proches me le rappellent…
Continue à nous écrire de belles histoires Piotr, je suis certain qu’elles ont provoquées le déclic à plus d’un.
Si je peux te rassurer, après 30 ans on ne fait plus autant attention aux années qui passent. D’autant plus lorsqu’on à trouvé quelqu’un qui vous aime !
A bientôt ! 😉
Vincent
Hello Vincent,
En fait, quand je parlais des blogueurs qui ne lisent plus les articles, je parlais de moi. Avant j’en lisais beaucoup, maintenant beaucoup moins. Je cherche des articles plus personnels, plus engagés, plus artistiques, moins les “comment faire son sac de voyage”.
En un mot, je suis devenu plus exigeant 🙂 Mais on tombe tout le temps sur de belles surprises même si je ne laisse pas forcément un commentaire de mon passage.
J’essaie de ne pas me travestir en endossant un costume qui ne me correspond pas. Je pense que les gens y sont plus sensibles. Ça les touche, ça leur parle. Mais bon, j’ai envie et j’aime écrire des articles plus légers, presque romancés de voyage.
Pour la suite, on verra à 40 ans.
A bientôt 😉
Je me suis reconnue dans certains de tes propos, surtout quand tu décrivais ta faiblesse à bien des moments de ta vie.
30 ans c’est bien beau, souvent on fête les anniversaires toutes les dizaines, t’as pas remarqué ? Mis à part 18, on aime bien parler ensuite de nos 20 ans, 30 ans, 40 ans et ainsi de suite^^
Ton article est super car tu parles de toi de tes ressentis, ton vécu… et quand tu dis que tu n’as que 30 ans que tu as tant à apprendre… Cela s’applique à tous. Puis on peut avoir 50 ans et ne pas avoir vécu tant de choses comme toi à 30 ans, 🙂 ou vivre différemment simplement. Donc dans tout ça, l’âge ne compte pas. Rendez-vous pour 40 pour la suite 😉
Je pense que l’on passe par des stades, des paliers. Il est important d’avancer en ayant un regard sur le chemin accompli et sur le chemin encore à accomplir.
Certains vivent “moins” d’autres à 15 ans ont vécu plus intensément que je ne vivrai jamais, chacun a son rythme… je pense avoir trouvé le mien, comme tu le dis, rdv à 40 ans pour la suite !
Piotr, tu es un des blogueurs que je suis depuis plusieurs années, même l’un des tout premiers à vrai dire. Tu m’as fait rêver avec certains articles, quelque peu attristé avec d’autres, mais tu as toujours été honnête dans tes écrits et c’est la chose que j’ai le plus apprécié chez toi en tant que blogueur et être humain.
Ah 30 ans…je me sens tout doucement y approcher. J’en ai 27…c’est vrai il me reste encore du temps, mais 30 ans à l’air d’être un cap pour tant de monde. Peut-être un moment où on fait un bilan de sa vie passée, où l’on relativise sur soi et sur l’évolution depuis ses 18 ans voir plutôt encore. Le tout, c’est de trouver sa voie, de sourire à la vie, de rencontrer des gens un peu partout, et tout simplement d’être heureux. De malgré les failles, de pouvoir les surpasser et avancer. J’espère pouvoir lire ton article pour tes 40 ans car nul doute que tu auras vécu encore bien des aventures 🙂 😉
J’essaie d’écrire les textes qui m’ont touché. J’essaie de devenir celui que je pourrai être.
30 ans sont un cap si on décide qu’ils le sont. Je pense qu’il faut qu’ils le soient. Pas comme une épreuve. Pas comme un rappel de ce que l’on n’a pas réussi. Mais de ce que l’on peut encore accomplir. A 40 ans, j’espère que j’aurai quelques belles aventures et de beaux articles à mon actif. J’espère que tu seras encore là…
Merci Jérôme pour ta fidélité. C’est rare de nos jours… 🙂
C’est toujours un bonheur de te lire, de partager tes réflexions.
Je suis loin d’avoir trente ans mais je commence tout juste mon métier d’enseignante face à des ados en grande difficulté scolaire et toute la beauté de mon travail c’est justement de les aider à trouver leur place et ce qui pourra les rendre heureux!
Merci à toi
Dure métier que le tien Coraline. Tant de responsabilités et trop peu de reconnaissances de la part des parents et de la société. Je n’étais pas un mauvais élève. Je n’étais pas un génie, loin de là, mais je n’avais pas de difficultés. Cela m’a d’ailleurs grandement desservi lorsque je me suis retrouvé en prépa. Cette incapacité de se mettre au travail…
Il y a peu, mon ancienne prof de français m’a dit être fier de m’avoir eu comme élève. Cela m’a beaucoup ému… je suis certaine que si la passion et la force sont en toi, tu toucheras la vie de tes élèves.