La terre était rouge.
Le soleil, dés 10h, se tenait haut et brûlant.
Ce soleil mordait ma peau blafarde, au teint hivernale, en souffrance.
Au fond, l’Atlas majestueux et ses sommets iréels.
Les sommets blancs, étincelants, inaccessibles, alors qu’à leurs pieds, la terre rougeoyante et poussiéreuse se soulevait parfois sous les bourrasques.
Non loin de Marrakech la rouge
Je me tenais assis sur les chaises en plastique en face de la piscine.
Personne n’osait s’aventurer bien longtemps dans l’eau gelée.
La morcure glaciale de l’eau vous coupait le souffle.
Je faisais des longueurs, respirant difficilement, sous le regard ahuri des francais trempant le bout de leurs pieds.
J’étais polonais, j’habitais dans le pays du froid hivernal, c’était donc normal.
Je frissonnais, je respirai bruyamment, le froid était tel qu’il me brûlait la peau.
Mais j’avais, une fois sur deux, comme tableau de fond, le silence , les montagnes et les plaines désertes.
C’était beau.
On ne pouvait pas renier le fait que la toile naturelle était belle.
Mais séjourner à l’hôtel n’est pas un voyage et après le repos et l’éblouissement initial vint l’ennui.
Le vieux Marrakech
Il faut fuir de l’enclos de l’hôtel,de la dépendance, de l’abondance, du silence.
On plonge alors dans la folie d’un marché millénaire.
On traverse les vieilles portes de la ville, sous le regard percant des gardes du palais, on s’enfonce dans les méandres de l’histoire.
On s’invite malgré nous dans ce bazar historique ou singes, cobra, diseuses de bonnes aventures vous assaillent.
On s’enfonce, on s’engouffre, on se perd, on se cherche dans le souk.
Les cris, les invitations et les babioles nous attirent.
Tout le monde se veut votre ami, votre frère et vous promet la bonne affaire.
La lumière filtre au travers des toits de bambous, de tôles et de pailles éloignant ce soleil inamical.
Au debut on ne sait pas ou l’on va, on suit le mouvement.
Par la suite, on ne sait toujours pas ou l’on va mais on suit notre flair.
Dans les ruelles étroites ou se côtoient mules, motos, vélos et touristes, chaque croisement est synonyme d’aventures et de découvertes.
On ressort de ce labyrinthe sans savoir pour ou l’on est rentré et comment y revenir.
La gorge assachée trouvera toujours un vendeur de jus à portée de main – et de portefeuille.
On s’oublie alors à la terrasse d’un café, une paille à la bouche ou un thé à la main.
C’est bruyant, c’est vivant, c’est fatiguant mais on aime ou l’on déteste.
L’indifférence ne sied pas à la ville.
Récit de la première partie du séjour au Maroc
D’ici, il est dure de repartir les mains vides.
Notre esprit trop habitué au GPS, aux rues bien droits et numérotés s’accorde peu à peu.
Notre étoile du Nord est un minaret, celui de la mosquée de la Koutoubia.
Il surgit parfois au loin, à l’horizon, il nous guide.
Avant que le soir venu, la place Jemaa el-Fna ne se transforme en lieu de festins et de musique, on ira dans les jardins.
On ira s’asseoir tel les papis et maugréer au pied des orangers et des palmiers, admirant les quelques touffes d’herbes qui résistent.
On ira questionner l’utilité de ces piscines et de ces terrains de golf qui pompent tant d’eau et qui pourraient profiter à la ville et ses nombreux habitants.
Mais déjà les senteurs des plats épicés nous appellent… ou serait-ce peut-être les hammams ou vapeurs et mains délicates sauront nous défaire des douleurs de la marche qui nous invitent ?
Je ne sais pas, je ne sais plus, tout ça c’est le futur, c’est encore loin.
Incha’Allah
Conseil :
Plays marocains :
- Harira (soupe à la viande et aux légumes secs
- Bissara : soupe aux fèves et aux épices
- Tajine : ragoût de viande ou de poisson cuit à l’étouffé
- Couscous : semoule de blé cuit à la vapeur, légumes et viande
- Pastilla : feuilleté de crêpes farcies de pignon et d’amandes
- Méchoui : mouton ou agneau saisi à la braise
- Kefta : boulettes de viande, cumin et coriandre
- Kaab el-ghzal : corne de gazelle aux amandes et à la fleur d’oranger
Période pour aller au Maroc : bah l’été, c’est vraiment bondé et on cuit comme une omelette donc si vous avez la peau sensible comme moi avril – mai ou septembre – octobre vous conviendront mieux
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En effet très belle plume, merci pour le partage je viens tous juste de revenir de Casablanca et tu m’as donné envie de repartir…
Je vous conseil d’allez faire un tour au cartier Houbouss à Casa (juste derrière le Palais) ce n’est pas l’ambiance de Jamaa El Fna mais tout aussi dépaysant… 😉
Ravi de lire un tel récit, tu décris merveilleusement bien ces souks. Même si je suis fascinée par la décoration marocaine, raison pour laquelle d’ailleurs j’ai voyager jusqu’à Marrakech, je préfère les alentours, qui respirent l’authenticité et la simplicité, un monde que j’aime, bien différent de celui où j’ai passé plus de vingt ans, dans les quartiers de la région parisienne … Ma visite à Marrakech, la première
Excellente description, plume plus qu’aiguisée, j’avais absolument le sentiment d’y être … Tu m’as vraiment donné envie de découvrir Marrakesh la rouge au printemps. Merci !
On a vraiment envie d’aller au Maroc !
La photo de l’article est magnifique! J’ai retrouvé l’ambiance de Marrakech dans ton article. J’y suis allée très jeune, il y a une quinzaine d’années, et aujourd’hui je n’aime plus beaucoup cette ville. Ça a tellement changé, tout tourne autour de l’argent, je trouve ça vraiment dommage.
Dans beaucoup de villes tout tourne autour de l’argent…
Ton récit est aux antipodes du “séjour” hotel/piscine/hotel et retour en France de la plupart des “touristes”… (et tant mieux!)
L’ambiance telle que tu la décris donne envie de sauter dans le premier avion venu ;)!
Merci Florine.
Auparavant, le Maroc n’était pas une destination que j’avais envie de faire (je suis en général plus attirée par les pays du Nord).
Néanmoins, plus le temps passe et plus j’en ai envie ! Surtout quand je lis d’aussi jolis textes !
Manon de Libertrip
Une inspiration ensoleillée Manon. Parfois elle vient, parfois elle me vient pas.
J’ai un avis mitigé sur le Maroc.
L’accueil peut être parfois excellent et d’autres fois très moyen
L’argent compte trop dans les grandes villes …
Dans cette article en particulier, j’ai apprécier te lire et profiter de ton style, de ton écriture, qui finalement nous plonge dans un voyage particulier, avec des phrases très courtes et des mots qui nous porte…
et puis Marrakech, c’est encore une belle destination que j’aimerais faire mais maintenant je suis un peu loin, je regrette un peu de ne pas avoir voyager plus avant…
a+
Vincent
Sinon plus sérieusement c’est quand que tu vas nous publier des récits de voyages avec ton style? Franchement, depuis que je te lis je me dis que tu à vraiment un style à faire voyager. Tes descriptions sont vraiment bien tournée à chaque fois. Tu as fait des études particulières pour cela ou c’est naturel?
Merci tunimaal 😉 Je pars en Hollande demain. J’ai prévu la dernière partie du voyage au Maroc pour bientôt.
Concernant le style, je pense que Chris ou Aline de Nowmadnow ont un style encore plus travaillé. Le mien est brute de décoffrage, j’écris comme je vois… les études n’y sont pour rien, je pense que chacun a un style à travailler 😉
Sincèrement pour du brut de décoffrage j’aime beaucoup ton style. Je veux dire par là que tu arrive à faire passer des émotions, des sensations et c’est pas ce qu’il y à de plus facile pourtant.
Certes tu n’es pas un professionnel de l’écriture, mais sur les nombreux blogs de voyages qui existent, à mes yeux, tu fais partit de ceux qui ont l’un des meilleurs style je trouve. 🙂
La photo reflète bien les souks du Maroc!
En attendant le récit 3/3 !
Hi Piotr,
Se perdre dans les rues étroite et désorganisées de la médina en contemplant les bazars du souk qui nous émerveillent par la beauté du savoir-faire des produits des artisans marocains sous un soleil éclatant… C’est le charme de Marrakech que j’adore !
Merci pour cet article, ça donne vraiment envie de partir. Si je peux te conseiller un vrai resto de gastronomie marocaine, va au Marrakchi sur la place Jamaa el fna. C’est très bon et au niveau du prix c’est raisonnable.
J’aime bien la cuisine des Ryads, faite devant vos yeux, traditionnelle ou l’on peut apprécier le travail des produits frais 😉
Je me souvient encore de ces jus d’orange fraîchement pressé. Je vous conseille aussi le jus de pamplemousse au stand numéro 1. C’est le meilleur que j’ai bu !
Y’a aussi un endroit super sympa dans le zouk principal, c’est le café aux épices. on y savoure un café épicé délicieux ! Encore un des meilleurs que j’ai pu boire 😉
Un mélange citron-orange 😉
n plus de l’article, je retiens la photo… avec cette lumière qui filtre des toits… Du beau travail!
Très joli article Piotr, qui donne envie d’explorer Marrakech. C’est une ville qui me fait un peu peur, mais tu y montres un autre aspect que le harcèlement constant des vendeurs, tu y montres une douceur de vivre. On aimerait y être…
Comme dit “Simon”, waow quelle belle plume! Décidément il faudra bien qu’un jour je me décide à aller voir Marrakech, j’ai tellement d’amis qui m’en parlent aussi..
Merci Laurent 😉
Il faut s’habituer à l’ambiance et à la chaleur 😉
Wow quelle belle plume 🙂 ! Et un petit jus d’orange fraîchement pressé du marché pour finir le tout
Merci Simon 😉
Ah Marrakesh !! Il y a une foule de chose à faire et à voir. Comme tu le dis bien, on aime ou on déteste mais c’est à faire.
Mon meilleur souvenir : me perdre dans le souk et payer un enfant pour qu’il ma ramène au café de paris… 🙂