Pour lire les conseils sur votre séjour à Barcelone et échapper au récit, sautez à la fin de l’article
Barcelone, dans mon auberge de jeunesse. Ça dort dans la chambre. Ça dort encore et encore et ça ronfle. 5H c’est trop tôt pour Barcelone. Surtout après les soirées arrosées. Trop tôt pour le soleil. Trop tôt pour bouger une paupière. Pourtant les miennes bougent. Elles glissent. Un ronflement plus fort que les autres aura raison de mon sommeil.
Le jour se lève à Barcelone
J’étouffe.
L’odeur de sueur, des chaussettes ayant trop marché, des chaussures qui pendent, des t-shirt mouillés, des relents d’alcools des fêtards épuisés, du renfermé. C’est trop. Ça ne sent pas. Ça ne sent plus. Je me lève. J’ouvre la pièce, ça respire. Ça grogne sous les couettes défaites. Je m’en fous. Quand vous gueuliez encore, 1 heure plus tôt, fiers de vos exploits nocturnes, je n’ai rien dit. A chacun sa souffrance. Fermez-là et dormez fêtards. La nuit est votre, la matinée est mienne. Justice est rendue.
Je me gave de cette odeur sel de mer. Les petites mains qui nettoient s’agitent dans la nuit mourante.
Froid. Chaud. Froid. Chaud. Ainsi va la douche. Comme mon humeur. Barcelone m’attend. Son sable, la mer, ses premiers rayons. Je descend, en vélo, à toute allure l‘avenue Rambla. En tongs et t-shirt. Oui monsieur. Qu’on cause ? Et alors. Causons. Je vis pour moi et “moi” a envie de froid. Souffrir un peu me fait vivre. Le froid matinal, lui qui me mordille les pieds, caresse mes mains et fouette mes joues, lui, il ne me juge pas. Il m’accepte. Brut. Les rares passants et les premiers touristes arrivant avec leurs vols pas chers à barcelone avec bravofly.fr eux me dévisagent emmitouflés dans leur doudoune. Je leur tire mentalement la langue. Ma grosse touffe de cheveux façon Beatles exulte. Moi aussi. Et alors. Il neige chez moi alors pensez, ici, 8 degrés le matin à l’ombre, c’est un parfum de l’été.
Je traverse le port à toute allure. Les mats sont dorés par les premiers rayons. L’eau est un miroir. Je regarde mon reflet. La journée promet d’être agréable.
Je largue mon vélo sur le sable. Il me boude. Tant pis pour les voleurs. Ils ne sont pas matinaux. Ils sont comme les touristes. Or, à cette heure-ci, la majorité dort. Je cours jusqu’à la plage. Je joue avec les vagues. Je fais la roue. Je construis un château. Je creuse un petit trou. Je ne sais pas pourquoi je veux creuser des trous à la plage. L’eau qui le remplit me fascine toujours. J’ai l’impression de créer un paradis en miniature. Un jour, j’y creuserai le mien. J’ai froid. Je soupire. L’eau fraîche me brûle, le sable gelé me picore. Je respire encore. Je pleure. Disons je larmoie. Je pleure toujours pour les petites choses. Le bonheur de ma petite vie est une petite chose. Égoïstement, je ne pleure que très rarement pour les autres. Et le monde, c’est les autres.
Je reste là à écouter les histoires des vagues. Au fond, c’est elle les grandes voyageuses. Elles n’écrivent pas des blogs, elles refont juste le monde. Elles étaient là avant nous, elles seront toujours là après. Je ferai un bon philosophe de plage. Océan, mer, lac, étang, fleuves, ruisseaux, flaque d’eau, verre d’eau renversé. On les retrouve partout. Elles voient le monde et moi je les vois elles. A travers leurs murmures, je voyage un peu. C’est moi le grain de sable qu’elles ballottent.
Mon ventre gargouille. Je remonte sur mon 2 roues. Direction ? La Boqueria. Les premiers étals se dressent. Ça baille, ça hurle, ça se bouscule déjà. Moi je sirote mon jus de fruits. Mon deuxième, mélange fraise kiwi. Je suis accroc. Je fais des bulles dans mon verre et je regarde les locaux discuter à grands gestes. De grandes choses, probablement. Je pronostique le foot et la politique, ou les deux en même temps. De toute façon l’économie va mal. J’entends Messi. Messi ? Si !
Je flâne et dépose mon vélo place Reial. A moi les vieilles pierres. Je grelotte. Point de soleil ici. La nuit joue les prolongations. Si j’écarte les bras, je touche presque les murs opposés. Je ne sais pas où je vais. Je me perds dans l’El Barri Gothique. Une fontaine se dresse. Des trous dans les murs. Une Église. Je m’assois et j’attends que les premiers volets s’ouvrent. Je bois un thé à la menthe bien sucré, parfum de Turquie. Je m envole quelques instants à Istanbul. Je recueille, au choix, les bâillements des enfants, les sourires des amants et les yeux tombant des grand-mère. Je fais l’éponge d’émotion et ça déborde. Dans mon monde, je remplis la fontaine.
Je repars. Parc et arc de triomphe. Je me vois sur mon char à deux roues, couvert de laurier et de gloire. Ici, les chiens et les clochards m’applaudissent. Je le sens dans leur main tendu et leur museau curieux. Je me suis levé ce matin. C’est un exploit. La ville devrait me fêter et me porter haut. La ville dort. Tant pis pour elle. César s’en va.
Je roucoule quelques minutes devant la Sagrada Familia. Mouais. Que l’on me rappelle le jour où les grue auront finis leur besogne. D’ailleurs, comment font-ils pour avoir des photos sans grues ? Il y a une journée par an où ils les enlèvent ? Mystère.
Allez, je suis un fou. Je file parc Guell. En vélo. Si j’ai poussé mon vélo de temps en temps ? Non, pensez-vous ! (il croise les doigts). Comme le tour de France, non dopé, je finis premier. J’ai le maillot jaune et le souffle court.
C’est plein de monde, déjà. C’est plein de couleurs aussi mais qui les voit ? Le monde file et avance mais personne ne regarde. Ou alors juste à travers les objectifs. Allez, cochons la case Parc Guell dans les objectifs du jour. Est-ce vraiment ainsi ? Les groupes s’entassent, regardez, regardez, hurle le moniteur. Ils pointent les mosaïques, les gens regardent le doigt.
Je me laisse cramer par le soleil. J’ai faim. Il n’y a pas de radis à piquer dans le coin, ce n’est pas le jardin botanique.
Montjuic. En vélo. Aussi. Juste pour le plaisir de rentrer dans le fort/château/jolie tas de pierre en sueur. Le vent balaye mes pensées. Je crache mes poumons et ce qui va avec. Là haut, je vois des anges et des machines a nuages. Le délire de la fatigue.
La nuit se finit Carrer san Paul, dans un bar. Avec du chorizo, des pinxtos et un mojito. Pensez, parait-il que c’est un peu dangereux. Ah ?
On m’explique qu’ils rénovent et qu’ils ont fait ménage chez les dames du plaisir. Certaines sont restées répondant aux envies. Si j’ai envie ? Non merci.
Mon plaisir c’est les mots. Moi je fais l’amour à une page blanche, vierge. C’est toute une aventure. Il faut y aller avec délicatesse. Si yo estoy loco? Probablemente !
[well] Mes petits conseils pour un séjour à Barcelone
MANGER :
- l’Arroseria Xativa (plat principal)
- Cafe Babel
- Romesco
SE LOGER : Il y a l’auberge Saint Christopher Inn que je recommande.
TRANSPORT :
- bus transfert 6 euros de l’aéroport, sur place, je vous conseille de louer un vélo
- un bus tour c’est 18 euros / jour
- Barcelona card : entrée musées + transport bus et métro à partir de 37 euros
Mon plan du jour à Barcelone en quelques lignes :
- lever de soleil sur la plage
- balade au port
- marché de la Boqueria
- Quartier gothique
- Arc de Triomphe et parc
- Sagrada Familia
- Par Guell
- Montjuic
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Et bientôt, moins de dépaysement mais toujours aussi sublime : l’Île d’Oléron ! ahah 🙂
Merci Piotre pour ce très bel article, rédigé par une jolie plume ! Quelques instants de Barcelone, avec une ambiance très bien retranscrite. Revenez, il y a tellement de petits coins secrets à débusquer !
Visiter Barcelone est magnifique, surtout à cette époque de l’année. Où vous pourrez visiter ses plus belles plages et profiter des monuments et des bâtiments emblématiques de la ville
Une ville formidable, y’a pas de chose a découvrir …un jour c’est super court pour visiter cette belle ville.
J’ai visité Barcelone l’année dernière et il faut avouer que c’est une ville formidable. La bouffe était excellente et c’est ce que j’ai le plus apprécié. Je n’ai rien à reprocher !
Un jour c’est si court pour une ville comme Barcelone ! Surtout cette ambiance qui donne envie de prendre son temps… En tout cas très joli article, merci !
Hello,
Je me suis rendu à Barcelone l’an dernier. J’ai passé le plus clair de mon temps à admirer les levers de soleil sur la plage. C’est un spectacle vraiment magique. 🙂
Barcelone me fait rêver depuis quelques années déjà. Je ne m’y suis pas encore rendue mais ce récit de voyage me donne encore plus envie! L’anecdote du jus, j’adore! Je suis séduite par ce mélange avant même d’y avoir goûter 😉
Bonjour, moi aussi j’ai aimé cette ville, j’y suis resté plus de 5 jours j’avais la tête et les yeux qui bougaient de partout tellement l’achitecture est belle. C’est vrais que aller en Espagne et ne pas voir Barcelone…
Montjuic moi je l’ai fait à pied à l’aller et descente en téléphérique, je conseil de faire le contraire lol. En tous les cas moi j’ai beaucoup marché durant les 5 jours, petit conseil, le bus et le metro nous permettes de trés bien nous deplacer.
Y love Barcelone
Je crois qu’avec mes quelques voyages escales à Barca, j’ai du y rester une bonne semaine en tout. Cela reste un plaisir même si je ne suis pas plage. Gare aux pickpockets par contre…
Oui au niveau des ramblas notamment, du métro, et de toutes les files d’attente des monuments il faut faire super gaffe.
Heureusement nous à Lisbonne on en a encore assez peu, mais il faut quand même faire attention.
J’ai déjà vu plein de fois des pickpockets qui ont des cartes de la ville à la main et qui sont en tenue “touriste”, c’est clairement les pires car on s’y attend le moins !
Ca me fait penser à mon dernier voyage à Barcelone que j’ai fait aussi en moins de 24h! Aaah que de bons souvenirs
étant donné que je suis fan du Barça ; j’aimerais bien visiter la ville de Barcelone qui est très sympa et très jeune … merci pour ce bel article et ces conseils
J’apprécie ta vision du voyage. J’aime assez ta plume. Meme si les phrases sont souvent trop courtes. A mon gout. Trop courtes. Mais bravo.
Pura vida.
“Pour lire les conseils sur votre séjour à Barcelone et échapper au récit, sautez à la fin de l’article”
Plait-il ?!
Ceux qui s’y plient, devraient être châtiés en place publique ! 😉
Comment passer à côté d’un récit aussi savoureux ?
Je suis tombée sur ton blog par le plus grand des hasards un jour, et je me dis que ce dernier fait vraiment bien les choses parfois (quand même!). J’aime l’écriture et par-dessus tout, le voyage. Tu allies ces deux là, comme je ne l’avais jamais rencontré auparavant sur la toile Piotr. Sincèrement.
Ce récit sur Barcelone, ne fait que me le confirmer. Je ne suis pas là, à la sortie de chaque article, mais je me délecte toujours autant quand je prends le temps de venir me perdre par ici. Une belle évasion visuelle et intellectuelle.
A nouveau, tu m’évoques là beaucoup de souvenirs, surtout que mon escapade à Barcelone commence à remonter maintenant. Ces ruelles étroites, ce véritable dédale qui s’enchaîne. Cette construction qui n’en finit pas à la Sagrada…mais à mon sens, un détour à l’intérieur n’est pas à négliger, car l’architecture y est vraiment impressionnante et les jeux de lumière avec les vitraux offre une ambiance très singulière.
A présent, je trépigne d’impatience de découvrir la suite de ton périple fou en Amérique latine !
C’est un bien beau compliment.
Je les acceptent rarement car je trouve qu’ils sont toujours teintes de l’envie de placer son petit lien mais tu m’amènes à croire le contraire.
Personnellement, j’ai beaucoup aimé le parc Guell et le marché de la Bocqueria.
Surement mes lieux préférés à Barcelone.
C’est une ville très agréable, climat quasi idéal, plage et ville dynamique.
Une des villes les plus agréables d’Europe selon moi.
Pour y être passé un été la-bas, je recommanderai cette ville. Tu aurais du rester plus longtemps car 24 heures ce n’est vraiment pas assez pour parcourir cette ville.
Ce n’est pas parce que j’ai écris un article sur 24h à Barcelone que cela signifie j’y ai passé seulement 24h. Ceux qui me suivent sur Facebook le savent. 😉
Ha la la! Tu es passé à Barcelone pendant que je n’étais pas là. Il va falloir que tu y repasses un de ces quatre.
Je me suis fait piqué mes chaussures exactement là où tu as pris ta photo avec le vélo, grand souvenir, j’ai dû revenir à la maison pieds nus.
Joli article en tout cas chef!
Barcelone est magnifique et pas si chère que ça. Si on fait un combo easyjet + auberge de jeunesse + Barcelona card on s’en sort sans souci et on peut visiter la ville le jour et faire la fête le soir. 🙂
Je sens comme une mélancolie dans ce récit…La rêverie du promeneur solitaire? ;D
Mais comme Leslie et toi, la mer aussi me fait cet effet… comme une espèce de fascination qui te prend aux ytippes et qui te submerge…
J’y ai vécu un an et quelques mois dans le quartier de Guinardo (15 min en train du centre). J’habitais une maison qui datait de 1904 avec des hauts plafonds et sans aucun isolement. Croyez-moi il fait froid quand même l’hiver !
C’est une ville où il fait bon vivre. Un ami français a monté sa boîte là-bas, et ça marche du tonnerre. Il n’est pas touché par le chômage démesuré du pays.
Barcelone, son équipe de foot et ses soirées folles. Pour le vélo je trouve que c’est une bonne idée, pour découvrir la ville à son rythme.
Salut,
Je découvre ton blog et celui-ci est vraiment bien fait.
Concernant Barcelone, que dire…
Une architecture unique, une atmosphère rare et une ambiance festive incomparable 🙂
D’ailleurs, avis aux fêtards, une cuite est vite arrivée…
Moi aussi j’adore Barcelone, mais je ne connais pas bien. Du coup tu m’as donné super envie d’y retourner et de louer un vélo – et de troquer fiesta contre réveils matinaux, oui, oui 🙂
J’aime bien ton récit, c’est agréable à lire.
J’adore Barcelone aussi, c’est une ville plein de surprise. D’ailleurs, est-ce vraiment un hasard que mon copain soit Barcelonais?? Pour la peine je me suis mise au catalan… Aller, adeus !!
Ahh j’adore Barcelone, superbe ville.
La vue depuis le Parque Guell est magnifique !
J’adore beaucoup ce récit, c’est si bien détaillé ! C’est comme si j’y étais! Bravo à l’auteur. En passant j’adore beaucoup la présentation des Jus de fruits.
Le barri Gòtic, c’est mon endroit préféré de Barcelone. J’aime me promener dans ses petites rues, regarder partout en quête d’un détail étonnant de l’époque…tu sais ce soucis des détails qu’on n’a plus du tout aujourd’hui.
Je vois que je ne suis pas la seule émue par la Mer. C’est drôle, ça ne me fait jamais ça ailleurs, mais quand j’arrive au bord de l’eau, dans le village de mes grands parents (à 30 min de Barcelone), juste le fait de sentir l’odeur du sel et entendre les vagues, il y a quelque chose qui se crée en moi, j’ai beaucoup de difficulté à retenir mes larmes. Pas parce que je suis triste, parce que je suis émue.
Ahhh Barcelone que de souvenirs … En 2011 j’y suis allé pour y courir le marathon et y passer 4 jours avec madame.
Que de bons souvenirs et depuis cette envie qui me trotte dans la tête … Quand est-ce qu’on va s’installer là-bas ?
Je m’y rends en mai prochain avec ma petite amie pour 24h, mais voici déjà un très bon aperçu de ce que je pourrais visiter ! Merci pour les idées donc 🙂