Un voyage sans rencontres, c’est comme un conte pour enfant sans héros.

C’est triste, terne, déprimant comme un monologue de JT

Un voyages sans contacts, sans l’Autre, cet inconnu qui habite là où l’on est seulement de passage c’est comme se déplacer dans une bulle géante.

 

De nos jours, lorsque l’on se retrouve sur la route, si on est comme moi un peu geek, par besoin et par choix, s’offre à nous une palette de rencontres.

Que ce soit pour les rencontres réelles ou virtuelles, on n’est jamais vraiment seul et si on souhaite briser le mur du silence ou une solitude passagère, il suffit de quelques sourires et de dire salut à votre voisin

 

En voyage, les rencontres réelles

 

Budapest, tard dans la nuit, deux filles franco-polonaises et gérant de l’hostel Barocco dans lequel on résidait

Le voyage est une période durant laquelle on n’a pas vraiment à s’embarrasser du ton faux et polissé de notre quotidien. On ne porte pas de masques… tout du moins je le vois comme cela. Pas de costumes dans lequel se fondre, pas de faux sourire que l’on se doit d’esquisser pour paraître plus agréable.

Les émotions, celles que nous vivons sont immédiates, intenses, palpables. Normal, nous sommes dans un environnement différent par choix et non par obligation. De fait, les facteurs de stress absents, le sourire est plus présent. (remarquez, si vous voulez faire la gueule, personne ne vous en empêche aussi)

 

Cela ne veut pas dire que l’on doit sourire tout le temps. J’ai dit qu’il n’y a pas d’obligation… 😉 de fait, comme rien ne nous lie à celui ou celle qui croise notre route, la superficialité n’a pas sa place, les échanges sont plus francs et directs. C’est ainsi que loin des barrières sociales du quotidien, on se livre à l’autre, on apprend à le connaitre plus facilement et rapidement qu’un collègue de bureau au coin de la machine à café. Parce qu’il n’y a rien à prouver, ni à gagner, que demain cet inconnu prendre une route différente  Il n’y a d’unique enjeu que le fait de passer de bons moments avec cet inconnu qui à mesure que le temps passe l’est de moins en moins.

 

En l’espace de quelques heures, lorsque l’Autre connait pratiquement la moitié de votre vie et vous également, avec ces hauts et ces bas, on peut très rapidement jeter des bases solides d’une amitié voir plus si affinités (et possibilités). Parfois, lorsque la barrière de la langue nous en empêche, il y a bien d’autres façons de créer des liens.

Partager son repas, un sourire, une partie de foot, de carte, une marche… aider l’autre dans sa tâche en cuisine, en silence mais avec la bonne humeur, parler comme les italiens avec les gestes si besoin… le langage ne s’arrête pas qu’aux mots.

 

Conseils pour faciliter les rencontres réelles :

  • sourire : on va naturellement vers les gens qui font moins la gueule, essayez, vous verrez 😉
  • se présenter : on ne se rend pas à quel point un “Salut, je m’appelle Piotr, je suis francais et toi ?” peut rapidement briser la glace.
  • connaitre quelques mots basiques du pays visites : bonjour, comment vas-tu ?, je m’appelle…
  • avoir un briquet 😉 (même si on ne fume pas)
  • avoir en tête un joueur de foot favori. Zidane au pire… avec les gosses, cela marche toujours.
  • offrir une photo
  • participer aux activités et ne pas avoir peur de se mélanger (même si vous voyagez en couple, cela vous permettra de souffler et de réapprendre à socialiser)
  • payer une bière : pas pour draguer mais pour inviter à la discussion 😉

 

Les rencontres virtuelles qui deviennent réelles

 

Hôte ukrainienne et deux couchsurfers mexicains “les mexican’s brothers”

 

C’est celles qui commencent par un clic, un numéro de téléphone, un sms, un skype. Elles peuvent (devraient) déboucher sur des rencontres réelles… je ne parle pas forcément de séduction 😉 Dans mon cas, cela concerne par exemple le couchsurfing. Lorsque vous faites une rencontre en ligne afin de découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, votre demande est virtuelle mais elle a pour but de déboucher sur du réel, sur du concret… c’est l’essence même de ce site.

 

Certains dénigrent ce genre de moyen. Je ne vois pas le mal… vraiment.

On ne s’enferme pas dans un monde virtuel, on utilise le monde virtuel pour tisser un lien qui s’étendra dans le réel. Voir pour garder contact avec la famille, les amis, l’être aimé, des voyageurs rencontrés sur lq route.  Qui ne parle pas avec tonton, papa, maman sur skype ou FB ?

 

Rencontrer, voyager avec, échanger avec des amis, des amis d’amis, des inconnus avec lesquels on a partagé quelques clics, quelques liens, likes ou tweets. C’est ainsi que j’ai été hébergé à Paris par un lecteur avec une simple demande sur ma page FB. Parfois un tweet suffit ? Où est le mal ?

Bien sur que l’on fait un peu plus attention, un peu comme dans la rue mais… il faut savoir dire oui et abaisser ses barrières. L’Autre n’est pas un ennemi. Tout le monde n’est pas là pour nous égorger dans une sombre petite ruelle bien glauque, de même, la toile n’est pas un lieu d’échanges entre pédophiles et meurtriers en puissance. La preuve, vous et moi nous sommes là. D’ailleurs, si vous lisez tous mes articles et mes messages sur les réseaux, avouez que -normalement- je ne devrai pas vous repousser et que si je vous le demandais gentiment, vous m’hébergeriez chez vous un soir ou deux pour me dépanner ( Allez… comment cela, non ? 🙁

 

Conseils pour faciliter les rencontres virtuelles/en ligne :

  • ayez au moins une photo de vous (plusieurs c’est mieux) : cela rassure
  • renseignez vos activités, ce que vous aimez ou n’aimez pas
  • n’ayez pas peur d’être bavard sur vous, en clair, soyez précis.

 pour certains sites, cela permet de sélectionner plus rapidement des personnes avec qui on a plus de chances de s’entendre. Avouez que si vous êtes plutôt matinal et que vous détestez la techno alors que la personne qui vous contacte est un/une fêtard qui adore les boites de techno&Co… une sortie à deux dans la réalité (IRL) risque de faire des étincelles… mais pas dans le bon sens…

 

 

Ah… et les rencontres qui nous semblent irréelles ?

 

C’est parfois celles qui vous marquent le plus.

On a l’impression qu’elles n’ont pas eu lieu.

La fatigue, l’alcool, la fièvre rend toute tentative de percer le voile de mystère sur le vrai ou le faux de la rencontre difficile… et pourtant, un visage, une parole, un geste peut parfois changer le cours de votre destin, votre perception du monde, votre existence.

De fait, par la suite, des doutes surgissent.

Ou, quand, comment, qui ? Des questions viennent et nous hantent. L’ai-je vraiment rencontré… ?

Le personnage semble prendre une toute autre dimension dans nos souvenirs et notre mémoire  Est-il vraiment si grand, si gentil, si charismatique ?

 

De nos jours, on a tellement de moyens de garder des traces qu’il est toujours possible de jouer à sherlock holmes… mais parfois il vaut mieux laisser les rencontres à leur place en tant que souvenir dans notre mémoire. Cela ne les rend que plus beau.