L’Ecosse. Isle of Skye.
Un parfum lointain. Enivrant. Dont nous avions envie de découvrir la mesure, les nuances, l’intense fragrance. Arrivés à Édimbourg, le coeur battant, la voilà stressée derrière le volant. Et moi de même. Copilote sans pitié ni douceur. Les ongles accrochant au plastique du tableau de bord, entre effroi, colère et exaspération. Mes yeux sortant de ses orbites. Je convulsais déjà sur la place du mort.
Ah la conduite à gauche… Une douche froide pour les nerfs. Des “vacances en couple” on vous promet. C’est le couple lui-même qui risque de partir en vacances. De s’envoler. Ou plutôt de voler en éclats. On a l’impression de mourir les premiers mètres. Chaque virage, chaque croisement, chaque dépassement est une horreur. Peut-être que ce ne fut pas le cas pour vous mais ce fut dantesque pour nous. Je crois que je n’ai jamais autant prier les dieux du bitume de ma vie. Surtout que c’est avec ma carte bancaire qu’on avait assuré la voiture. Erreur de débutant. Entre la conduite à gauche, le traître gravier dont on entend les impacts sur la carrosserie et dont on redoute celui sur le pares brise et les murs d’Hadrien écossais, composés de vieilles pierres écossaises pleines de mousse qui sont jolis sur les photos mais dont on a l’impression qu’elles vont s’effondrer à notre passage, en guise de ligne blanches sur le bas côté, notre coeur est au bord de l’infarctus. De telles routes ne pouvaient être réalisées que par des anglais. Dignes contemporains des auteurs d’Orange mécanique. Il y a un parfum de totalitarisme dans l’air. Une torture. Un blasphème pour le bon sens. Surtout lorsque vous avez un camping car ayant décidé que les limitations de vitesse sont bien trop permissives et que 30km/h en toute occasion suffit bien. Par conséquent, les anglais vous collent au cul. Parfait pour vous mettre à l’aise davantage que vous ne l’êtes déjà.
On avance donc au rythme d’une calèche. Une file derrière nous aussi longue que celles aux guichets postiers. Le seul et unique bon point est que cela nous permet d’admirer le paysage écossais. La providence devait y être pour quelque chose, après tout, nous étions là pour cela…
Et quels paysages !
L’Ecosse, telle une peinture…
McCulloch Horatio Loch Lomond source wikipédia commons
Des peintures vivantes, d’un autre temps, d’un livre fantastique sans doute. Un monde réel comme imprégné de la magie de Tolkien. Des formes mouvantes, dansantes au grès de la lumière et de la magie de cette brume insaisissable dont l’atmosphère fut magnifiquement capturée par Horatio McCulloch (peinte écossais). Si on s’écoutait, on s’arrêterait sur le bas côté tous les kilomètres afin d’immortaliser la vue. Mais il faut savoir se montrer raisonnable. La nuit vint vite et il ne fait pas bon de se retrouver perdu, le premier jour, dans le labyrinthe des routes écossaises.
Mais parfois, la tentation était trop grande. Exhorté par une force mystérieuse, j’ouvrais déjà la portière, sautant de la voiture encore en marche, la main déjà accrochée sur l’objectif. Et me voici sautillant dans les paysages écossais, attiré par une pierre, une berge ou une vieille souche comme promontoire pour porter ma vision. Le temps d’un clic, je me fais peintre de pixels irréels.
Et qu’importe si 5, 10 ou un million de personnes ont pris la même photo. La même pose. Le même contraste saisissant. Les sentiments et la joie que j’en retire sont miens. Ils me sont uniques. Je n’ai nul besoin de comparer, de satisfaire mon désir d’expériences uniques. La beauté universelle me suffit. La partager avec d’autres ne lui enlève en rien de sa superbe.
Vont, viennent et viendront les hommes. Sur les chemins qui furent les miens. Sur les sentiers mêmes sur lesquels ma jeunesse s’est perdue. Les fleurs printanières sont ces billes multicolores que je caresse de mes doigts dans cette cours de récré qu’est le monde. Ces couleurs arc en ciel au parfum d’un autre monde sont mes souvenirs que je vêtis de mon plus beau sourire. Les feuilles d’automne, mon doux manteau lorsque la chaleur des beaux jours se meure. Mon sang est la sève des arbres plongeant leur regard dans ce vieillard qu’est l’hiver. Je laisse les larmes dans la rosée du matin, mon coeur battant à chaque rayon, il s’enivre du dernier chant du soleil d’été. Aussi doux que le baiser d’une femme avant qu’une passion charnelle nous embrase.
Voilà quelques mots griffonnés durant notre voyage en Ecosse.
CONSEIL Road trip. Pour vivre votre road-trip écossais ou ailleurs d’ailleurs dans les meilleures conditions, en profitant des routes hors des sentiers battus, il vaut mieux un véhicule confortable (surtout pour calmer vos nerfs avec la conduite à gauche) et qui, surtout, tient bien la route (notamment par rapport à la météo, fort changeante) AVEC GPS.
N’hésitez pas à prendre quelque chose qui tient la route en n’oubliez pas de comparez les prix en jetant un oeil sur le site www.comparatiflocationdevoiture.fr
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[well]TRANSPORT
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Je souris en lisant le début de ton article. J'étais moi-même agrippée à mon siège les premiers kilomètres en voiture. Cela dit, ça ne m'a pas empêché d'admirer les payasages qu'offre ce pays. C'était merveilleux. En y repensant ça nous fait bien rire.