Le business des faux commentaires.
Si le Web 2.0 a apporté son lot de transparence en donnant un nouveau pouvoir aux internautes que nous sommes: la possibilité de partager son avis. Mais c’était sans compter les entreprises peu scrupuleuses qui ont mis en place un nouveau business, celui des faux commentaires.
Si nous sommes 90% à utiliser Internet p
Ce business a donné naissance à des “Fake Review Firms” ou en français des “firmes à faux avis comme Freelancer.com. Ces entreprises proposent à des internautes des “microtâches” consistant à publier un commentaire sur une entreprise donnée en contre partie d’une rémunération allant de 2 à 10€ le commentaire. Une partie de ces missions sont délocalisées en Inde ou à Madagascar.
Mais les sites de publication d’avis ne sont pas en reste puisque, selon certaines sources, ils favoriseraient les prestataires contre des commissions ou des “pots-de-vin”. Ils entretiennent donc ce business au lieu de se ranger du côté des internautes.
Ne pas prendre l’internaute pour plus bête qu’il n’est!
Certaines pensent que malgré l’amas de faux commentaires, les vrais consommateurs et leurs vrais avis viendraient compenser les fraudes remettant les comptes à zéro.Il faut tout de même rester méfiant tout comme 74% d’entre nous qui avons conscience des commentaires mensongers qui se baladent.
Il est important de ne pas prendre une décision sans avoir préalablement croiser les sources. Les sites d’avis étant nombreux, c’est assez facile de les interroger sur un même hôtel pour se forger son propre avis.
Ces entreprises qui se jouent des internautes n’ont-elles pas compris que ces faux commentaires se retourneraient contre elles, égratignant au passage leur e-réputation?
Mr le Juge, qu’est-ce qu’il en pense?
La pratique des faux commentaires, en plus d’être immorale, est illégale et punie par la directive européenne de mai 2005 considérant le fait de se faire passer pour un consommateur comme une “pratique trompeuse et déloyale”.
Le Synhorcat (syndicat hôtelier) et la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ont déjà envoyé devant les tribunaux Expedia, Tripadvisor et Hotels pour l’utilisation de commentaires de faux internautes.
La chasse aux fraudeurs!
Si certains sites de publication d’avis utilisent une modération minimale en ne supprimant que les commentaires injurieux et diffamatoires, d’autres ont décidé de se donner les moyens de garantir la liberté d’opinion des internautes et la vérité.
C’est le cas de Tripadvisor qui en plus de ces 25 filtres automatiques dispose d’une équipe de 106 personnes qui enquêtent en cas de doute. Durant tout le temps de l’enquête, un avertissement est diffusé sur le site du prestataire dissuadant de toute triche.
HolidayCheck.fr, après relecture des commentaires, n’en diffuse que 30 à 40%. En cas de doute, une preuve d’achat est demandée à l’auteur du commentaire.
Pour détruire ce business, le papa d’Easyvoyages propose de mettre en place une charte qui refuserait l’anonymat des auteurs, le non-financement des avis et la suppression de tous commentaires qui n’auraient pas fait l’objet d’un processus rigoureux éliminant tout risque de fraude.
L’autre solution serait d’utiliser les réseaux sociaux permettant ainsi de ne voir que les avis de ces amis et connaissances, personnes à qui ont fait, en toute logique, confiance.
Je voyage en famille, alors c'est vrai qu'on n'improvise pas trop.
Je ne me fie pas aux commentaires sur les sites de voyage, surtout quand on voit le nombre qui sont sur le modèle: j'ai adoré l'hôtel truc, il a un petit défaut bidule, mais il a des atouts x, y et z.
Je ne lis ces commentaires que pour les avis négatifs: des fois c'est mieux que vdm! (et là aussi il y a souvent des faux!)