Les non-joies de l’expatriation
Article personnel concernant l’expatriation.
Je vous partage souvent mes pensées parfois ferronneries sur ce blog de voyages
- Vous ferrez vivoter des amitiés virtuelles qui n’auront jamais la saveur ni la sincérité du réel. Vous serez persuader qu’ailleurs, vous allez vous construire d’autres contacts encore plus forts. C’est oublier que certains liens ont mis des années à se forger et se parer de la naïve illusion que tout personnalité est remplaçable, comme les produits que l’on consomme.
- Vous serez sombre quand tout se colore autour de vous. Certaines périodes festives seront propices à un blues passager. Les fêtes de Noël que vous ne partagerez pas avec vos proches, même si certains d’entre eux sont carrément insupportables, en font partie. Les anniversaires aussi…
- Vous ferrez peut-être alors l’erreur de compenser votre absence en achetant votre présence à travers des cadeaux onéreux. Entretenant par ce bais une éventuelle fausse image sur votre bien-être financier.
- Vous aurez des désillusions. Ailleurs n’est pas forcément mieux ni pire. C’est simplement « ailleurs » et pour s’y adapter il faut changer. Si vous n’en n’êtes pas capable, alors vous souffrirez. Si vous souffrez constamment alors c’est que cet « ailleurs » n’est pas fait pour vous ou plutôt que vous n’êtes pas fait pour lui. Il faut savoir accepter l’échec.
- Vous allez être face à vous-même. Tous les jours.
Face à votre décision et ses conséquences financières, amoureuses, personnelles
Si vous avez penser fuir vos problèmes il faut savoir qu’ils voyagent la plupart du temps avec vous puisqu’ils sont une partie de vous. Vous vous confronterez avec la réalité, avec votre réalité et cette discussion, ou qu’elle se passe, n’est pas le moment le plus agréable du séjour.
- Vous gagnerez plus vite en maturité. Dans un environnement étranger, vous êtes de fait « l’étranger ». Vous vous adapterez, vous changerez donc. Certains ne se feront jamais à ce nouveau « vous » à votre retour mais arrivé à ce stade, vous le saviez déjà,
- Vous courrez le risque que la soif de changement d’environnement s’empare de vous. Cela ne sera peut-être pas le cas de la personne qui partage votre vie. Il restera à voir si le mot « compromis »fait encore partie de votre vocabulaire.
Les lieux, les rencontres, les ambitions vous changeront.
Partir, c’est accepter une rupture.
Toute rupture est douloureuse.
Sympa cet article. Merci
On peut ressentir tout cela en s’exilant à l’autre bout de la France aussi… La fracture Nord-Sud est énorme ! Heureusement que ce n’est qu’un passage et qu’on finit par reconstruire son petit univers !
Le Ch’nord 😉
Après 9 mois en Australie et préparant en ce moment mon tour du Monde, je peux vous dire que c’est super difficile d’être loin de ses proches,… Dur dur
Pas évidemment en effet. Seb, c’est ton prénom ? 😉
Pour ton nom, choisis plutôt Seb@An Infinite Summer, cela marche aussi bien
Quand on est 3, c’est toujours plus facile que tout seul… 😉
Bonjour ! C’est ma première visite sur ce site et comme les fêtes de fin d’année viennent de pointer leur nez, cet article me parle beaucoup. Je vis dans l’est de la Chine depuis une demie-année et je suis ammenée à y rester pour encore un an. J’aime ma vie ici mais on me rappelle sans arret que je suis étrangère (physiquement parlant mes cheveux bouclés me trahissent). Ca fait un moment que j’ai compris que quoi qu’il arrive (si je parlais le mandarin à la perfection, si je connaissais toutes les références culturelles, etc.), je resterai l'”étrangère”, la “lao wai” comme on dit ici. Ca peut paraitre idiot mais ici c’est mon rôle, représenter l’altérité. Mon boulot est justement d’amenuiser l’altérité (j’enseigne le français langue étrangère), quel challenge !
Pas toujours facile de passer les fêtes sans ceux que l’on aime mais on revient un peu à l’essentiel, ce et ceux qui comptent. Le moindre moment un peu “humain” (un grand père chinois haut comme trois pommes qui porte dans ses petits bras son petit-fils emmitouflé, avec un sourire long comme une banane) prend une dimension autre.
Bonne année et bon courage pour la suite 🙂
Bonjour Solenn,
Joyeuse nouvelle année et bienvenue.
En effet, il faut, comme tu le dis si bien, se faire à l’idée que l’on ne sera que l’étranger, voir le singe savant si on en sait
plus sur la culture, la langue que la moyenne des habitants du pays.
Ce n’est pas facile mais on s’y fait.
Se dire que l’on est un pont entre deux cultures aide beaucoup en effet.
On a sensiblement la même approche (j’enseigne aussi le français en école de langue de temps en temps 😉
Toutes ces non joies, on les retrouve aussi lors des voyages au long cours. Par contre, je reste convaincu qu’on peut entretenir de vraies amitiés – en évitant de parler avec chaque nouvelle personne qui débarque dans l’auberge de jeunesse et en passant du temps, du vrai, du long, avec une seule personne avec qui on construit un petit quelque chose. Aucune personne ni personnalité n’est remplaçable ; par contre, prendre le temps de construire quelque chose avec un autre ami évite de sombrer dans le blues du “X me manque, Y aurait sûrement dit ça”. Mais bon … C’est sûr que c’est plus facile à dire qu’à faire … Tout mon mois de novembre a été probablement comme ton mois de décembre, courage Piotr ! Un abrazo !
Salut Piotr,
De retour sur la blogosphère après une période de semi absence.
Et pour cela rien de tel qu’un article comme celui ci.
Je vis actuellement l’expatriation, enfin plutôt voyage sur du long cour (6 mois. Entre Vietnam et Thaïlande.
C’est impressionnant comment les habitudes reviennent au galop. TU voyage pour rencontrer de nouvelles personnalité et tu te rend compte que tu côtoie le même genre de personne à la différence qu’il s’appelle Chang au lieu de Jean.
Les problèmes, tu pense les avoir laisser avec ton appartement en France alors qu’ils sont bien cachés dans ta valise et qu’ils attendent le moment propice pour te faire la surprise.
C’est fou comme tu pense acquérir une nouvelle vie et quand fin de compte tu retombe dans tes schémas de vie.
Bon sinon il y a du bon. Tu change quand même un peu. lol. Pour ma part je reviendrais en sachant parler en peu de thai, des projets pleins la tête et des problèmes à résoudre.
Bonne continuation.
Kevin
Bonjour Piotr,
Effectivement, quand on part, on emporte ses problèmes, du moins, une partie.
Je ne suis jamais parti pour fuir quelque chose, mais souvent pour mettre fin à une période et créer autre chose. Et comme dans beaucoup
de constructions, il faut du temps avant de voir le positif.
Je suis aujourd’hui à un vrai tournant de ma vie, 180°, je reviendrai bientôt témoigner.Entre autre, projet de voyage.
Super, ce blog, merci à toi.
Yves
J’ai hâte d’en savoir plus sur ton témoignage Yves !
Salut Piotr,
Ton article traduit vraiment bien le coté sombre de l’expatriation. J’ai presque sombré dans la déprime en te lisant 😀 . Plus sérieusement, c’est vrai qu’il dur d’être loin de sa famille et de ses amis restés dans notre pays d’origine (surtout quand Noël, Thanksgiving, le Nouvel an, ou d’autres fêtes qui se célèbrent avec les gens qu’on aime approchent). Bien que ce ne soit pas toujours très facile, l’important pour avancer est de se recréer un cercle social (“famicale”) fort. 😉
Bonne continuation et bonnes fêtes de fin d’année,
J.
Et au milieu de ces points négatifs il y a tous ces gens qui, depuis notre pays d’origine, nous répètent sans cesse a quel point nous avons de la chance, a quel point on a eu raison de partir, de s’expatrier et de rester loin… Etrangement, ce n’est pas toujours ce que l’on a envie d’entendre…
Oh que je connais bien ces petits soucis aussi! Tu penses que tout va bien et du jour au lendemain, ils refont surface comme s’ils voulaient vous prouver que ça ne sert à rien de les enterrer puisqu’ils vivront de toute façon toujours. Les cadeaux d’anniv offerts à ou par des personnes dont on sait pertinemment qu’on ne les reverra pas s’elles sont amenées à déménager, les anniversaires de membres de la famille et d’amis auxquels tu n’as pas participé, les clichés contre lesquels tu dois te battre au quotidien… Bref, autant de choses qui te rappelleront toujours que tu es un expatrié et te tireront parfois vers le bas! Euh, on dirait qu’il va être temps que je rentre à la maison à Noël moi :s
Parfaitement d’accord avec toi Julien. Il y a bien évidemment les cotes positifs mais la j ai pris le partie pris de parler des cotés négatifs ! 😉
Et comme points positifs justement, lesquels citerais-tu ?
Salut Piotr,
Je vois que tu es dans la phase ‘j’en ai marre’ de l’expatrié. Et c’est vrai: qu’est-ce qu’on en a marre parfois! Je ne me souviens plus depuis combien de temps tu es expatrié en Pologne mais moi, cette phase, je l’ai connue quelques fois en Turquie et la bonne nouvelle, c’est que ça passe toujours! Dans quelques semaines, tu verras ce que tu as écrit d’un tout autre oeil j’en suis certaine.
A bientôt,
Melody
Salut Melo,
Non, j’ai dépassé cette phase 😉
Ce que j’ai écrit c’est aussi le reflet de ce que d’autres expat ressentent.
Je ne suis pas triste ni en blues… je l’étais plus hier parce que c’était l’anniversaire de ma soeur
et que je n’étais pas avec elle mais l’important est d’aller de l avant et de poursuivre l’aventure !
Aah tant mieux!
Oui poursuivons l’aventure alors! 🙂
A bientôt,
Eh bien Piotr tu nous fait un blues passager ?
Tu m’as mis au fond la Piotr…
Ah ^^ ?
Mais il y a des bons cotés… il suffit de regarder ces arguments ici à travers le miroir.