Il y a cette nature profonde, essentielle, essence même de laquelle se nourrit notre égo qui nous pousse en ces temps à vouloir toujours plus.
Toujours plus de plaisir, toujours plus de désir, pour moi, toujours plus de voyages.
Se nourrir d’expériences en taguant sa vie de #YOLO avant que, à la vue de l’exploit des autres, le #FOMO nous gagne.
Avant on vivait dans l’ignorance. On ne savait pas, on ne savait rien des merveilles qui nous attendaient à notre porte.
Et quand bien même on savait, elles nous étaient, le plus souvent, financièrement difficilement accessibles.
La magie des low cost, de l’accessibilité de l’information grâce à internet changea le paradigme.
Tout est possible.
TOUT.
On peut faire de son rêve un projet. Vendre habilement ce projet. En tirer des sponsors, subventions, même des rémunérations pour les êtres sociaux les plus habiles d’entre nous.
Il n’y a pas d’entraves à la soif de conquêtes de nouveaux territoires. Le monde est à la portée d’une perche de selfie.
TOUT est possible pour celui qui apprend comment tirer les bonnes mais délicates ficelles de l’influence virtuelle.
Pourquoi se priver alors d’une existence peuplées d’aventures qui hier encore nous paraissaient inaccessibles.
Tout n’est peut-être que du vent, du bruit, mais ce sol que nous foulons sous nos pas est, quant à lui, bien réel.
Il n’y a pas de raisons de se priver de rêver.
Il n’y a pas de sacrifice à tolérer.
Et si le prix de nos rêves est celui de notre vie privée…
Si sur l’autel des plaisirs d’un ailleurs exotique nous devons sacrifier une certaine intimité, l’illusion naïve de vivre une expérience unique au service du dieu 2.0, alors qu’il en soit ainsi.
Nous avons tous vendus notre âme. Elle brûle un peu plus à chaque clic.
Hier nous n’avions rien, demain nous aurons tout car à notre naissance. on nous avait promis le monde or, sous nos yeux, ce dernier s’effondre.
Et nous nous retrouvons, avides, rampant sur le sol, à en consommer les cendres fumantes.
Photo : Gr20 en Corse
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