A quoi sert un blog voyage ? Question innocente que me posa mon ami. Ami disparu de longue date, les kilomètres nous avaient séparé. Lui et moi, comme tant d’autres. Il venait d’apprendre mon métier si étrange. Blogueur voyage à plein temps. Touriste professionnel.
Comment gagnes-tu ta vie avec un blog voyage ? Il ne me sortit pas la question habituelle, servie communément comme un café en fin de repas. Ce n’est pas tant l’argent qui, semble t-il, l’intéressait. Ce n’était pas le “comment” mais le “pourquoi”.
A quoi sert un blog voyage ?
A rien ! Dis-je le plus sérieusement du monde.
Il sourit de bon coeur. Il s’attendait probablement à une longue tirade inspirée. Mais il me connaissait assez pour savoir qu’une réponse courte signifiait que je n’avais pas envie de poursuivre. Pas maintenant. Pas ainsi. Un verre de vodka plus tard, le débat était oublié. Victoire de l’argument troll. Ma répartie me sauvait la mise. Point final au débat philosophique, avec quelques rires à la clé. L’autodérision, la porte de sortie des introspections qui dérangent.
Car au delà de l’utilité du support se cache la raison d’être de son créateur. A quoi sert un blogueur voyage ? Pour faire plus court, au fond, à quoi je sers ? Cela mérite plus que deux mots à l’emporte pièce. A quoi je sers ? Cette question, entre deux voyages, entre deux articles, entre deux retours, je me la pose depuis des années.
A QUOI SERT UN BLOG VOYAGE ? A RIEN !
Un blog voyage sert à partager avec ses proches.
Raison d’être d’un blog voyage. Le partage avec sa famille et ses amis de ses péripéties. De ses aventures. De ses explorations. C’est la raison principal qui nous amène à créer un blog voyage au départ ; les blogs voyages business mise à part. L’émotion, le partage, les voyages. Couteau suisse du blogueur voyage. Le blog, ce lien virtuel entre deux mondes bien réels. Le nôtre et le leur. Celui que l’on explore, celui dont on est parti. Des mondes distants de quelques centaines, voir de milliers de kilomètres. Des mondes que des semaines, des mois, voir des années éloignent de manière indéniable. Les mots essayant maladroitement de combler le vide de nos absences. On connait tous l’euphorie du voyage. Les premières découvertes, la sensation de liberté, cette soif de vie enivrante. On noircit des pages virtuelles, on se projette en Hemingway du XXIème siècle. Le talent en moins. On se persuade que l’on écrit pour eux. Pour la famille, pour les amis, pour nos collègues. Le blog est une bouée. Une bouée jetée désespérément à la mer pour faire partie de leur vie. Pour qu’eux fassent encore partie de la nôtre.
Au retour, on s’attache pourtant à recoller les bouts. Des bouts de vie aux trajectoires séparées. On se croit différent, on se sent différent. Car on est différent. Non pas supérieur, comme notre égo nous encourage parfois à le croire. Non, juste différent. De par nos expériences. De par nos réflexions. De par nos aspirations. Il y a une vérité difficile à admettre. Ce ne sont pas eux qui ne sont pas partis, c’est vous qui n’êtes pas resté. Vous n’avez pas été là aux fêtes de familles, aux soirées entre amis, aux anniversaires, à la naissance de votre nièce ou à l’enterrement de votre grand-père. Vous êtes celui qui n’a pas été là. L’éternel absent. Les reproches seront rarement formulés. Mais vous aurez la sensation de les subir quand même. Peut-on sincèrement condamner votre droit au bonheur ?
[blockquote source=”P.”]Partir, c’est rompre un pacte tacite[/blockquote]
Vous avez fait votre choix. Il faut vivre avec. Soyons francs. Ils s’en foutent de votre trek au Népal ou de votre retraite solitaire au fin fond d’un temple indien. Cela ne leur parle pas. Pas vraiment. Ou est-ce d’ailleurs ? Cela parlera bien plus aux inconnus dont vous ne verrez probablement jamais le visage. Ceux-là même qui souhaitent suivre votre voie et entendre vos conseils. Au retour, des mois de votre vie qui ont noircis tant et tant de pages de votre blog sont résumés, exhumés, consommés en anecdotes éparses distillées en quelques mots. Conversation typique de soirée. On en aurait presque honte d’avoir vécu. Vous, le voyageur, vous êtes muet devant l’estrade morose du quotidien. Au retour, on n’attend pas de vous que vous changiez le monde, on souhaite juste que vous retrouviez, l’espace d’un instant, la place qui a toujours été la vôtre.
Un blog voyage sert à inspirer des inconnus.
Écrivez. Voyagez. Écrivez encore et voyagez et vous verrez que, peu à peu, des inconnus remplaceront les clics de vos proches. La promesse sacrée est oubliée. Le lien rompu. Le peu d’attention que vos proches accordent à vos expériences sont à la mesure de votre passive indifférence. Dur de s’intéresser sincèrement à la banalité du quotidien lorsque le vôtre est l’antithèse de ce qu’ils vivent. Ce quotidien même que vous vous êtes évertué à quitter. Si on part, c’est avant tout pour vivre cet “ailleurs”. Non pour maintenir un cordon ombilical artificiel. Partir, c’est rompre un pacte tacite. Ensemble, jusqu’à ce que le temps et l’espace nous séparent.
Le lien familial étant rompu, il nous reste ces inconnus. Ces inconnus qui au fil des commentaires et de rencontres impromptues, au milieu de nulle part, le deviennent un peu moins. On écrit pour eux. On leur donne de nos nouvelles. Si la qualité et la régularité sont là, ils reviennent, fidèles, de plus en plus nombreux. On s’astreint peu à peu à une routine. Galvanisé par les likes. Lauriers virtuels, gages éphémères d’un contenu pertinent. Qui n’aime pas être le héros de ses aventures, auréolé de pouces bleus tournés vers le ciel, symboles de notre survie dans l’arène de l’audience volage ? Le lecteur, empereur tout puissant de notre existence.
[blockquote source=”P”]Ne plus avoir de batteries, ne pas chercher le wifi c’est devenir l’ermite du 21ème siècle.[/blockquote]
On accroche les visiteurs au compteur. On voit les kilomètres qui défilent. A côté de la solitude du voyageur, on vit peu à peu la solitude de la page blanche. L’impression d’avoir été vidé de notre substance à chaque mot. Écrire, c’est arracher un souvenir à sa mémoire. Le disséquer pour en retirer toute la vigueur, toute la vie. Le sublimer pour la postérité. Le plaisir se dissout dans l’attente. Pour qui écrit-on au juste ?
La tyrannie de l’originalité nous interpelle. La recherche de visibilité à tout prix nous saigne. Celle de la recherche des chemins hors des sentiers battus nous hantent. Les réseaux sociaux, jadis, plaisir de communication, semblent revêtir le masque de bourreaux impatients. Ils pompent notre temps et notre attention comme des vampires. Où se cache l’essentiel ? Quel est notre place si, préoccupé par le besoin de transmettre l’instant, on en oublie le temps de le vivre ? Qui n’a pas eu cette désagréable sensation d’étouffer dans sa bulle ? Oppressé par son environnement, le désir de tout vivre à 200%, de tout transmettre. Las, on coupe de plus en plus les ponts du virtuel pour se ressourcer. La retraite 2.0. Ne plus avoir de batteries, ne pas chercher le wifi, c’est devenir l’ermite du 21ème siècle.
Un blog voyage est utile pour se souvenir.
Pour qui prend-on le plaisir d’écrire au juste ?
Avec le temps, on ne prend de plaisir véritable qu’à écrire pour soi-même. Sans doute était-ce déjà ainsi dès le départ. Vérité révélée par le temps. Ecrire, pour le simple plaisir de voir les mots défiler. Nos mots. Comme s’ils avaient toujours été là. Ils vibraient en nous, attendant leur heure. L’émotion figée pour l’éternité, un temps de voyage suspendu, avant l’inévitable retour, s’il advient. L’emprise de la route pouvant devenir totale, pour certains, nous ne sommes plus que des fantômes en transit. Même physiquement présent, notre esprit semble déjà ailleurs.
[blockquote source=”P.”]Nous prostituons notre talent au service de la destruction de ce qui nous fait rêver.[/blockquote]
Nous sommes égoïstes. Nous sommes individualistes. Nous ne voyageons pas pour les autres. Nous voyageons pour nous-même. Nous n’écrivons pas pour les autres. Nous écrivons, nous vivons, avant tout, pour nous-même.
Un blog voyage fait souffrir son créateur
Tenir un blog voyage, c’est devenir schizophrène. Plus on voyage. Plus on ouvre les yeux sur notre propre impact. Plus on comprend que la passion, l’énergie que nous mettons à parler d’un lieu sont les sources mêmes de cette culpabilité sourde qui étreint notre coeur. Nous sommes un simple rouage de la société de consommation. Nous ne sommes pas la solution. Nous faisons parti du problème. Nous prostituons notre talent au service de la destruction de lieux qui nous ont fait rêver. Nous enchantons des milliers de lecteurs à nous suivre, mais le monde est t-il, lui, enchanté par ces milliers de curieux, avides eux aussi d’enchantement ?
J’avais encore en moi un espoir. Je me disais que la simple marche, la simple contemplation silencieuse de lieux reculés, difficiles d’accès au tourisme de masse, serait mon îlot de refuge. Là encore, je me berçais d’illusions.
Comment ne pas nuire ?
Se taire ? Devenir moine ? Se priver des plaisirs mêmes, le voyage et l’écriture, qui illuminent mon existence ? Je ne suis pas homme de sacrifice. Mes épaules sont trop fragiles pour supporter l’entière responsabilité de la transformation de tout lieu d’intérêt en parc d’attraction à touristes, mes semblables.
Je n’ai pas de solution. Je fais juste un constat impuissant. Amer sans doute. Je râle. Je critique. Je dénonce. Trait si français. C’est tout de même rassurant que malgré tous mes voyages, le meilleur de ma personnalité est resté intact. On change, mais on ne renie pas ses racines.
Je poursuivrai “mon oeuvre”. Comme tant d’autres. Individuellement insignifiant, collectivement responsables. Savourant le privilège qui m’a été donné, de parcourir, pour un temps encore, des lieux qui, demain peut-être, par notre consumérisme effréné, verront leur splendeur irrémédiablement terni.
Ce problème semble insoluble. Concilier plaisir individuel et héritage commun. Transmettre sa passion sans altérer son objet. Impossible ? Cela serait nier l’ingéniosité humaine. Si un génie trouve la solution, alors je suivrai le génie. Peut-être me faudra t-il renier ce que je suis, ce qui m’anime, pour le bien commun. Peut-être.
A quoi sert un blog voyage ? Au monde ? A rien donc.
A moi-même. Il me sert à tout. Exutoire de mes joies éphémères et divan où je soulage, à peu de frais, ma conscience.
Un idiot heureux n’a jamais nuit à personne.
P.S : n’hésites pas à me dire si tu trouves, cher lecteur, que le métier de blogueur voyage est toujours utile 😉
Tu écris vraiment bien, c’est agréable, d’autant plus que tu es sincère.
J’ai un site pour montrer mon travail photo et vidéo, et je viens de commencer un blog voyage (je pars cet automne pour quelques années). Les raisons de travailler sur ce nouveau site plusieurs heures par jour sont je l’avoue essentiellement égoïstes. Je le fais pour me faire connaître. Mais je prends soin d’offrir quelque chose qui plaise, et ça me motive.
Merci Vincent.
Tant que le contenu est de qualité, le lecteur est gagnant. Je te souhaite de continuer à trouver la motivation pour poursuivre 😉
J’ai commencé à faire des blogs il y a 5 ans. Pourquoi? Deux choses, pour les parents afin qu’ils sachent plus ou moins où nous étions (certains diront qu’il s’agit là d’une erreur parce que tu habitues les gens à donner des nouvelles. Dans le cas contraire… panique à bord!). Ensuite parce que nous voyageons avec les enfants, à l’époque 6 et 8 ans. Et là, c’est bien car la mémoire joue des tours et aujourd’hui, c’est déjà comme un album de famille. Mais alors, pourquoi ensuite on se prend à écrire des milliers de pages sur les différents pays que l’on visite, pourquoi veut-on poser par écrit des impressions? Tu es pris au piège, tu te prends au jeu parce que tu te rends compte que d’autres que ceux visés initialement te lisent et là commence l’échange. Bons voyages à tous. Philippe
Bon voyage à toi Philippe… j’espère que tu continueras à ravir lecteurs et familles avec tes articles…
Mais il n’est pas idiot du tout cet article ! Il résume très bien avec une belle sincérité et humilité en quoi consiste un blog de voyage 🙂 Merci
J’essaye d’éviter les articles idiots mais je trolle parfois les titres 🙂
Piotr, j’aime beaucoup ta vision du blogging en général et plus particulièrement de la thématique voyage 🙂 Il y a une certaine humilité dans ton discours qui manque à pas mal de bloggueurs, ça fait plaisir à lire !
merci 🙂
Le pourquoi du comment est affaire de personnalité je pense, après ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans l’article, c’est la fin (nan, le reste n’est pas nul): ce côté schizo d’amener les gens à voyager, à bouger, à détruire, peu à peu la planète. La généralisation du voyage en avion fait beaucoup de mal, et doit-on ne plus prendre l’avion pour autant? C’est difficile à dire…mais c’est déjà bien d’en avoir conscience ! De plus, blogger permet aussi à certains de voyager par procuration, de découvrir des endroits qu’ils n’auraient jamais vu…c’est compliqué…mais comme beaucoup de chose, doit-on être le seul à faire un effort, ou doit-on couler avec les autres?
Merci Piotr, encore un super texte qui nous remue l’esprit, et la, je peux te dire que ton blog sert vraiment à quelque chose, il est plus efficace que certains médicaments, et de surcroît, ne coûte rien à la sécu !… Félicitations, et continue de nous faire rêver, tes textes devraient êtres déclarés “d’utilité public”.
“utilité publique” ha ha… remboursés par la sécurité sociale ? 🙂
C’est bien sûr une métaphore, mais tes phrases font du bien.
Parodiant Michel Tournier et son vol du vampire, voici ce que je ressens en lisant l’article de Piotr : “Publier un blog, c’est procéder à un lâcher de vampires. Car un blog est un oiseau sec, exsangue, avide de chaleur humaine, et, lorsqu’il s’envole, c’est à la recherche d’un blogueur, être de chair et de sang, sur lequel il pourra se poser afin de se gonfler de sa vie et de ses rêves. Ainsi le blog devient ce qu’il a vocation d’être : une œuvre vivante. »
Michel Tournier parlait des livres et des lecteurs. 😉 C’est bien sûr une interprétation toute personnelle et qui n‘engage que moi !
Donner vie au blog. J’allais critiquer cette vision mais elle se tient 😉
Puisque l’on parle de métaphore et de sang Denis, j’en ai une à te soumettre. Elle m’est venue lors d’un échange avec un lecteur justement, suite à la publication de ce texte.
“Les lecteurs sont des requins attirés par le sang de notre plume.”
On a tous commencé notre blog pour partager nos voyages ou notre expatriation avec notre famille et nos amis. Un peu nous-mêmes aussi. Pour différentes raisons.
Mon blog retrace un peu tous mes voyages. Ils remplacent les carnets que je perds ou jette quand ils prennent trop de place. Avec le temps, on partage avec des inconnus. On répète souvent avec notre propre point de vue ce que d’autres blogueurs ont déjà dit. On partage et on échange avec d’autres blogueurs. On s’inspire autant qu’on inspire (Certains blogueurs inspirent plus que d’autres évidemment. Ahah).
Ton article résume bien ton titre. Un blog, ça sert à partager, inspirer et se souvenir. Souffrir un peu aussi. c’est vrai. Ce n’est pas une utilité vitale. Mais à nous, il nous sert. Et cela me parait déjà pas mal 🙂
Dans l’absolu, on peut dire que tout a été dit, on ne fait que réécrire les mêmes histoires.
Est-ce gênant si on trouve, nous-même, plaisir à les écrire. Et si, de l’autre côté de l’écran, quelqu’un prend du plaisir à les lire ? 🙂
Tout à fait d’accord 🙂
Je voyage/travaille depuis presque 7 ans et je n’ai pas de blog/site internet etc..je passe pour un extraterrestre dans la communauté des voyageurs…je n’ai que mon Facebook,que je considère comme un blog..je mets des photos,commente,ma famille/amis peuvent voir ou je suis/ce que je fais etc..
donc tu poses bien la question,a quoi sert un blog?
glorification de l’ego personnel? moi,moi et encore moi?les réseaux sociaux sont encore pire a ce niveau..difficile de faire la part des choses dans une société ou tout le monde veut son 1/4 d’heure de gloire a la TV/sur Facebook ou sur Youtube…
Très bon article en tout cas!
Le blog c’est ton petit espace perso. Un lieu secret ou ouvert comme un bar.
Le blog est, selon moi, la place du “je”. C’est ce qui en fait aussi et surtout sa force. Si on veut de l’objectivité, il faut lire un journal. Le blog, c’est une histoire, un point de vue. C’est limité mais c’est aussi ce qui en fait son charme.
Merci Romain pour le compliment.
Bonne réflexion sur le sujet. Je ne m’étais jamais vraiment posé la question du pourquoi du comment. Mais tu as visé juste et tu as entièrement raison ! On partage avec nos proches mais aussi des inconnus… en espérant leur donner le goût du voyage 🙂
Hello Delphine,
J’aime me poser des questions de mon côté 😉
Je ne sais pas si j’ai l’espoir de transmettre le goût du voyage. Je crois que cela vient si c’est ce que tu es. Si c’est ce que tu ressens. Dans ce cas là, tu n’as pas à le souhaiter. Cela touchera naturellement ceux qui ressentiront l’aventure à travers tes mots.
C’est vrai que perso au début, mon blog était plus pour partager avec ma famille et mes potes. Mais au final, on se rend compte qu’on peut avoir une portée plus large, et comme tu le dis, inspirer d’autres gens. Ça fait toujours plaisir de recevoir un mail d’un lecteur qui te dit “Hey, tu m’as donné envie de faire ça !”.
C’est vrai que ca permet de se souvenir aussi: quand je retrouve un article que j’ai écrit il y a un an, je le relis car ça me rappelle parfois plus de souvenirs que de simples photos. Les mots font beaucoup de choses sur notre envie de voyager !
Autre débat : les mots changent-ils notre façon de voyager ? 😉
Ca sert à rien… Mais ça fait du bien ! Pas beaucoup de raison particulière pour partager sa passion avec qui voudra bien t’/m’/nous écouter 🙂
Bah au final j’en liste plusieurs même si les sous-titres ne sont là que pour un effet purement esthétique… 🙂