Tout a déjà été vu, tout a déjà été écrit sur les innombrables blogs voyages, photographié, monté en stories ou en vidéo vimeo par une armée de blogueurs voyages et de créateurs de tous horizons alors où partir voyager, comment se différencier, où trouver ces fameux et mythiques chemins « hors des sentiers battus ». Existent-ils vraiment ou est-ce seulement un label marketing ? Y-a t-on accès uniquement dans un club de « voyageurs privilégiés », à la carte d’entrée onéreuse et limitée ? Je vais vous le dire, que vous soyez “simple” voyageur ou blogueur voyage, la solution pour trouver ces chemins hors des sentiers battus est limpide, encore faut-il en comprendre le raisonnement. Il y a en effet un cheminement personnel à effectuer pour rréellement les trouver. Avant de sauter immédiatement à la conclusion qui ne vous apportera rien en elle-même, posez-vous la question ou plutôt les questions…
« Hors des sentiers battus », la chimère de l’originalité.
« hors des sentiers battus ». J’ai utilisé cette expression plus d’une fois et plus d’une fois, je l’ai utilisé à mauvais escient. Du type “3 choses à voir hors des sentiers battus à Prague” #LOL. Positionnement SEO (l’outil qui sert à te faire bien voir du dieu Google), manque d’inspiration, manque de vocabulaire, les 3 à la fois… j’ai, avec le recul et en tout sincérité, fait des voyages et réellement vécu des aventures hors des sentiers battus. Des voyages hors des sentiers battus mais à mon corps défendant… ils l’étaient par défaut, non par choix personnel. Ils l’étaient uniquement parce les pays sont peu visités ou les sentiers empruntés sont des treks difficiles ou dangereux.
(note de relecture : est-ce un trait typiquement masculin cette recherche d’adrénaline et de sensations fortes propre à notre taux de testostérone qui nous conduit indirectement sur certains sentiers battus, ou est-ce une réflexion sexiste qui n’a pas besoin d’être poursuivie ? Qu’en pensez-vous mesdames ?)
Je pense par exemple au 180km du Waikatabuli trek en Dominique, au Chadar trek au Ladakh, à l’Ojos del Salado au Chili, à la visite de Tiraspol en Transnistrie ou une partie de l’Emei Chan en Chine… mais je ne les ai pas faits parce que j’étais en quête de réaliser quelque chose qui n’a pas été fait.. Je ne les ai pas faits parce que j’avais en moi l’assurance de me dire “ouf, ceux-là, peu de blogueurs voyages les ont fait ou les feront…” Non, d’ailleurs, je n’ai même pas partagé l’aventure de certains de ces voyages sous forme d’article voyage. Lorsque je suis parti, je voulais juste réaliser un challenge personnel et/ou assouvir ma curiosité de voyageur. C’était impulsif. Il n’y avait pas de calcul stratégique derrière.
Le Gr20 et le Tour du Mont Blanc sont des treks grandioses parcourus par des centaines -milliers- de randonneurs chaque année, cela n’enlève rien à leur beauté. Cela n’enlève rien aux surprises et aux claques visuelles qui vous attendent. Ils sont battus certes, mais à juste titre… l’accès facilite leur attrait mais ne diminue en rien leur intérêt.
Alors pourquoi, cher blogueur voyage, cherches-tu à aller « hors des sentiers battus » ? Qu’est-ce que tu cherches réellement au fond ? Vivre des moments intenses ou n’est-ce une quête narcissique de l’originalité ?
Le voyage « hors des sentiers battus » : une quête narcissique de l’originalité
Le délire autour de la recherche des sentiers battus n’est pas vraiment un problème du voyageur ou, plus globalement, du touriste. Le touriste profite de son voyage et des expériences insolites qui l’agrémentent. Si on n’y regarde bien, et je suis très bien placé pour le savoir, la recherche des destinations « hors des sentiers battus » c’est surtout et avant tout, un problème de blogueur voyage. C’est un problème d’égo et, on le verra plus tard, cela peut cache un problème d’estime de soi.
On veut être différent. On veut être original. On veut être reconnu pour son talent, son flair, sa vision unique du voyage. On a, comme chaque être humain, un besoin et un désir de reconnaissance. Si on passe tant d’heures à taper des mots derrière l’écran, à travailler et retravailler des photos et des vidéos, c’est aussi parce que l’on recherche, dans le regard de l’autre, ce lecteur plus ou moins anonyme, une certaine validation du temps investi. Mieux encore, une valorisation de l’énergie créatrice investie. Plus le retour est grand, plus notre égo de créateur se sent valorisé.
Je le sais, je te comprends, je suis pareil. Je ne vais pas te vendre que je suis simplement un blogueur voyage au cœur pur qui ne se nourrit que de l’acte seul de la création. Je pense que je suis assez détaché du besoin de popularité de mon contenu mais je n’y suis pas non plus totalement insensible. Évidemment que j’apprécie les likes, les compliments, les partages. C’est une forme de rémunération pour le temps investi. La création n’est pas uniquement une forme d’altruisme, de partage désintéressé, elle est un besoin d’assouvissement de l’égo. Dans une société de l’ultra-connexion, on se nourrit littéralement de la reconnaissance de l’autre. Rien de transcendant, on retrouve le besoin d’estime et le besoin de s’accomplir au top de la pyramide de Maslow.
Rien de mal, donc, à chercher à répondre à ce besoin de reconnaissance sociale. On est une espèce grégaire, le besoin d’attention est naturel. Le problème vient du fait de borner uniquement son plaisir de créer à la quantité d’attention que cela amène ou peut potentiellement amener. L’acte de création n’est plus libérateur, il en devient aliénant. On devient alors esclave de ce désir d’attention, l’acte de création n’étant plus une fin en soi mais un simple moyen.
La quête de l’originalité, l’épée de Damoclès du créateur
En tant que créateur de contenu, comme blogueur voyage, vidéaste, instagrameur, peut importe notre étiquette, on a le désir d’une certaine forme de reconnaissance. On cherche de la légitimité.
En tant que créateur professionnel de contenu, cela va plus loin encore, je suis dans l’obligation d’obtenir une certaine reconnaissance de la part de mon audience. Il en va de ma crédibilité. Il en va du maintient de mon statut de professionnel. De mon statut social.
On a donc cette quête constante, inassouvie, insatiable, de besoin de légitimité et de crédibilité.
Or, peut-on se sentir crédible et légitime si on va la ou tout le monde va ? Tournons la phrase autrement, pour plus de clarté. En somme, parler d’une destination mainstream nous rend-il moins légitime en tant que créateur ?
Si on regarde bien, blogueur voyage, instagrameur, youtubeur sont des étiquettes englobées dans la création de contenu. Dans l’expression « création de contenu » il y a la notion de création. Or créer c’est, par définition, « Faire, réaliser (qqch. qui n’existait pas encore) « .
Si on « créé un contenu » sur une destination vu et revue… on ne créé plus vraiment puisque cela a déjà été fait. En ces cas, est-on toujours un créateur ou un vulgaire… copieur de contenu ?
Or, puisque l’on a viscéralement le besoin d’estime ET le besoin de s’accomplir en tant que créateur de contenu, on ne peut pas sentir ce besoin assouvi si notre image de nous même nous renvoie, dans notre miroir personnel, celle d’un simple usurpateur.
Personne n’aime se voir comme un usurpateur. Imaginez que vous être encensés pour un article dont vous avez intérieurement la sensation qu’il n’est qu’un simple copier/coller d’un collègue ayant moins de visibilité. Un vrai problème de dissonance cognitive. C’est un peu comme si, bon élève, on reçoit les louanges d’un professeur alors que l’on a copié une réponse sur son voisin. Toute personne normalement constituée vit un conflit intérieur. Ce problème d’identification peut aller encore plus loin. On peut ressentir les syndromes de l’imposteur. Suis-je un vrai voyageur si mes voyages ne sont pas assez “originaux” ?
L’originalité ou la quête d’identité
On a beau être grégaire, on vit dans une société individualiste, on cherche à se distinguer de la masse. On cherche à se rendre unique. Qu’est-ce qui me rend unique, moi, en tant que créateur de contenu ? Au fond, qu’est-ce qui peut me rendre plus unique, qu’est-ce qui peut me protéger le plus de ce sentiment inconfortable de ne se voir qu’en un vulgaire plagiaire, que le fait de justement parler de voyages uniques, les fameux voyages« hors des sentiers battus » ? Ce label prétendument de qualité, c’est un bouclier ultime à nos démons intérieurs.
C’est là le problème. On ne se focalise pas tant, en tant que créateur de contenu, sur les souvenirs uniques que l’on va pouvoir vivre lors de ces voyages « hors des sentiers battus », que sur les souvenirs uniques que l’on va pouvoir partager. Pourquoi a-ton ce besoin maladif de se projeter en train de voyager dans des destinations uniques pour se sentir inspirer par soi et non par les autres ? Ne s’identifie t-on comme créateur légitime qu’aux travers de ces partages ? N’existe t-on que pour créer du clic sur des destinations uniques ?
Si on perd la possibilité de créer un contenu que l’on voit, nous, sous le prisme de notre loupe réductrice, comme unique, perd t-on automatiquement notre statut de « créateur ». Qui décide qu’un contenu est unique ou non ? Vous, moi, le lecteur anonyme, une assemblée de blogueurs voyages blasés qui se réunit en colloque chaque année ?
– Alors, l’Islande, unique ou pas ?
– Sooooo démodée… non maintenant c’est la Corée du nord ou rien.
– Du coup les blogueurs qui publient sur l’Islande… ?
– Ah bah c’est simple, tu leur fais sauter leur licence de « blogueur voyage original ». A un moment faut dire stop… non, ils sont justes de simples touristes mainstream sans aucun goût ni talent.
Jusqu’où va aller l’absurde en fait ? Si on rentre d’une destination où on était coupé du monde et on se rend compte que 2 blogueurs viennent d’en publier chacun un récit, notre voyage, côté à la bourse « hors des sentiers battus » a t-il vu sa valeur périclité ? C’est fini, has been, nos sensations ne valent plus la peine d’être partagées ? Allons plus loin dans ce raisonnement bancal, doit-on avoir honte d’écrire sur une destination mainstream ? Doit-on avoir peur d’être catalogué comme voyageur, ou pire, créateur mainstream ? Notre identité, notre valeur, en tant que voyageur et créateur ne se mesurent t-ils qu’au nombre de ces voyages hors des sentiers battus que l’on valorise sur nos réseaux comme un général, ses médailles sur son costume ?
Peur de ne pas être original : aux confins du rationnel
D’où nous vient ce sentiment d’être moindre, comme dévalorisé, s’il nous traverse l’idée de ne plus aller là où nous désirons d’aller mais ou bien d’autres sont déjà allés ? Parce que l’on ne suit plus son désir personnel mais une quête irrationnelle de popularité. Ceux qui vont là ou vous ne pouvez pas aller pour le moment (et où vous n’irez peut-être jamais) ne sont pas mieux que vous, ne sont pas meilleurs ou “plus talentueux” que vous et vous n’êtes pas pire que les autres à repasser sur ces chemins battus par d’autres. Je n’ai aucune honte à avoir fait le Gr20 comme tant d’autres. Que ce soit en tant que randonneur ou créateur, je ne ressens aucune honte à vouloir le refaire un jour. Je n’ai jamais vu le Grand Canyon aux USA, peut-être n’irai-je jamais le voir mais si je vais le USA, je suis certain qu’il sera sur ma liste et, si je trouve le temps, j’en parlerai sur le blog. Pourquoi ?
Parce que je crois sincèrement que chacun d’entre nous est unique. Je crois que TU es unique. Puisque nous sommes uniques, chacun de nos voyages le devient. Oui, je crois sincèrement à ce sophisme niais. Toi et moi, on verra peut-être le même canyon mais, ayant eu chacun de notre côté un vécu différent, cet instant, on le vivra forcément différemment. On le retranscrira différemment et, en cela, c’est une expérience qui mérite d’être partagée. La multiplicité des formats du partage n’a pas de limites : (qui peuvent tous se retrouver sur un blog voyage) article de blog, peinture, chanson, photos, vidéo, poème, podcast, carnet dessiné… Le champ es possible en terme d’expression est aussi large que celui des émotions qui nous traversent et il est assez grand pour produire une oeuvre unique.
Des milliers de personne ont vu le camp de base de l’Everest. Pour certains, c’est une route touristique. Pour d’autres, le rêve d’aventure de toute une vie.
Vivre l’expérience pour cultiver la différence
On est schizophrène sur bien des aspects. On est tiraillé entre les envies du voyageur et les besoins du créateur. Les deux peuvent s’opposer. Ils peuvent être contradictoires. (comme peuvent l’être une démarche écologique et une démarche de créateur de contenu pro qui voyage au bout du monde tous les 4 matins) Le voyageur lui aime vivre l’expérience pour le plaisir de l’expérience seule, le créateur désire l’originalité pour le frisson de nouveauté dans l’acte de création et aussi, de plus en plus, pour la lumière que cela lui apporte à travers le regard des autres. Il faut accepter que l’on porte un double casquette. Il faut comprendre le besoin d’expression de notre côté créatif mais il ne faut pas que ce dernier tyrannise nos envies de voyages. Il faut apprendre à faire des concessions avec soi-même.
Chaque voyage où ton âme vibre intensément et où ton cœur bat différemment est un voyage qui mérite d’être vécu.
Tu n’as pas besoin de te retrouver perdu en kayak dans l’Amazonie ou en danger de mort en Tasmanie pour me faire vivre quelque chose d’unique. Tu peux me tirer une larme en me parlant avec intensité et émotion d’une rencontre dans un café au pied de la tour Eiffel. Tu peux prendre en photo un paysage des milliers de fois et trouver ton regard qui rendra ce lieu unique à mes yeux… tu peux voyager en France et dépayser bien plus tes lecteurs qu’au travers d’une excursion en Patagonie qui est à la portée de peu d’entre eux. Cette désintoxication de le recherche constante et superflue de l’ailleurs extrême et lointain intervient, chez le créateur, lorsqu’il se rend compte que sa légitimité n’est pas liée au nombre de kilomètres parcourus. Lorsque son estime de soi est suffisamment solide pour qu’il puisse enfin ouvrir les yeux sur les merveilles proches qui l’entourent et que son égo cherche, au travers de la création, à les sublimer sous son regard. Ce n’est pas immédiat. Cette approche mûrit avec le temps.
Au fond, ce besoin de se sentir original est un caprice de riche. Vivre de sa passion des voyages est déjà un immense privilège. Se morfondre sur le côté mainstream de ses publications de voyages, c’est une jérémiade de diva. Si notre côté créatif avait un âge, cela serait un jeune prépubère en quête constante d’attention et de nouveauté.
Conclusion : comment trouver des voyages hors des sentiers battus ?
Ne cherche pas à aller hors des sentiers battus dans le seul but d’apaiser tes craintes de créateur en besoin de reconnaissance. L’originalité du voyage n’est pas une bouée de sauvetage pour le créateur en manque d’inspiration ou de talent. Certains sublimeront un voyage au bord de la Manche et d’autres te sortiront une pitoyable “To Do list des 5 choses à voir en Uruguay”. Vis le moment pour le plaisir d’être vécu. A moins d’avoir un portefeuille illimité ou que cela soit une lubie personnel, ta vie de voyageur ne pourra être une succession de voyages « hors des sentiers battus ». Nul besoin de se voir arpenter les coins les plus reculés pour rendre ta vie digne d’être partagée.
N’aies pas crainte de suivre les pas d’autres voyageurs, l’équation du voyage a toujours des inconnues : les rencontres impromptues, les déboires imprévisibles. Les voyages les plus touristiques peuvent te surprendre. Et oui, même la tant décriée Majorque. Les malheurs qui te semblent mondains peuvent devenir, sous ta plume, la plus croustillante de tes anecdotes de voyage.
Ne sous-estime pas ton talent en comparant tes voyages comme des trophées dont la valeur ne se mesure qu’à la seule difficulté de s’y rendre.
Ne troque pas une potentielle promesse d’émerveillement contre la vaine illusion de vouloir enchanter autrui. Vis et souris aux petites choses, car c’est dans tes émotions seules que se trouve le fil d’un voyage réussit; un voyage que tu n’auras jamais honte d’avoir partagé et écrit.
Cet article fait suite à la lecture de celui de ma collègue du blog Itinera-magica les blogueurs voyages font-ils tous les mêmes voyages dont je vous conseille aussi la lecture.
Il y a pas mal de vrai dans tout ça, mais je ne suis pas non plus complètement d’accord. J’ai toujours aimé voyager dans des lieux peu visités, et ce plus de 10 ans avant que j’ai démarré mon blog. Tout simplement parce que les premières fois où ça m’est arrivé (un peu par hasard au début), j’ai constaté que c’était tout de même différent. Pas mieux, mais différent. N’importe quel petit resto choisi au hasard était un resto local simple, et surtout, la majeure partie des personnes qui m’abordaient n’avaient rien à me vendre. Elles voulaient juste discuter, rendant la rencontre plus simple et plus plaisante.
On pourrait augurer que même si je n’avais pas de blog à l’époque (je n’étais pas présent non plus sur les réseaux sociaux, je n’avais pas de compte Facebook), c’était un peu une manière de me distinguer quand je rentrais à la maison et parlais de mes voyages à mon entourage. Même si je ne suis pas foncièrement poseur, je ne peux nier le fait que l’intérêt que pouvaient susciter certains de mes voyages n’était pas forcément pour me déplaire.
Bref, comme souvent, tout n’est pas tout noir ou tout blanc et on n’est pas forcément complètement conscient de ce qui nous fait avancer.
Hello Laurent, tu n’as pas à t’excuser de ne pas être d’accord, c’est normal. Moi-même je ne suis plus tout à fait d’accord sur certaines parties rédigées dans le rush de la nuit que je trouve incomplètes.
Ton envie de voyages “différents” existaient bien avant les réseaux qui amplifient cette recherche donc ton approche n’est pas la même que ceux qui cherchent ces expériences dans le but unique de se rendre plus visible. De même, c’est humain d’apprécier la valorisation par les autres 😉 Donc n’hésites pas à me dire sur quels aspects concrets tu trouves que j’ai tort ou que cela mériterait d’être plus fouillé…
Je ne suis pas complètement d’accord quand tu dis que c’est un problème propre avant tout aux blogueurs voyage. Peut-être que la recherche d’une certaine reconnaissance l’amplifie, c’est vrai, mais ce souhait est présent aussi chez d’autres.
disons que c’est plus visible chez les blogueurs voyages/créateurs car ils ont de multiples plateformes pour s’en plaindre 😀 alors que le voyageur globalement absent des réseaux il se plaindra à la machine à café ou au repas de famille… il n’ira pas déverser sa mélancolie sur twitter ^^