Pourquoi quitte t-on ce pays qui nous a vu grandir, qui nous a éduqué, nourrit, aimé ? Pourquoi quitte t-on la France pour un jour, pour un an, pour toujours ?

Il y a ceux qui partent par choix, il y a ceux qui doivent partir car ils ne l’ont plus.

Il y a ceux qui veulent voir ailleurs si l’herbe est plus verte et il y a ceux qui veulent verdir leur compte en banque.

 

Expatriation : au revoir belle France, bonjour douce Pologne

Et moi, à quelle catégorie j’appartiens ?

 

Améliorer mon polonais à un stade avancé et (re)découvrir mes racines avec un regard d’adulte étaient les premières raisons qui m’ont poussé à partir pour ce qui devait n’être qu’an départ un voyage d’erasmus d’un an. En mars de cette année, j’ai lancé mon blog et j’ai compris immédiatement que c’est ce que je voulais faire sur le long terme. Travail oh combien difficile mais des blogueurs/voyageurs comme Marie Ange Ostré d’un Monde Ailleurs ou Fabrice d’Instinct Voyageur ont montre que c’était possible.

 

Dans cette folle entreprise comme dans toute folle entreprise, j’ai été le seul à croire en moi au départ. Croire en mon choix, en ma passion, en mes capacités jusqu’à ce que mes premiers revenus surprennent mon entourage. Mais voilà, peut-on vivre en France avec 500 ou 1000 euros par mois avec un loyer, la nourriture, les charges tout en voulant voyager pour faire découvrir le monde à ses lecteurs ? Tout en partageant ses revenus avec eux:

 

Soyons honnête, on n’a beau triturer cela comme on voudra, à moins de se replier sur un 9m carré et se nourrir de pâtes, on ne peut pas.

Quel était mon choix alors si on peut appeler cela ainsi ?

Rentrer et oublier ma passion ou aller jusqu’au bout de ma décision ?

D’après vous, qu’ai-je fait…

Je suis allé au bout.

 

Revenons au sujet… ma décision prise, que faire maintenant ?

 

Les formalités administratives

Décision irrationnelle prise sur un coup de tête. Admettons. Je veux vivre de ma passion, soit.  Je veux vivre de mon blog, très bien. Maintenant parlons concrètement, que faire ? Est-ce possible sans plan de bataille, à l’étranger qui plus est ?

 

Mes ressources actuelles sont mes économies dévouées à mon tour du monde, les revenus issus de mes cours de français à Berlitz et ceux du blog qui ici, suffisent amplement (rappel 500 euros/mois = revenu d’un cadre moyen polonais. Je gagne plus de 500 euros par mois). Tout d’abord, il faut être en accord avec la loi, la loi fiscale. De fait, seul, au contact du labyrinthe administratif étranger, partons armés.

Il faut contacter le consulat pour prendre rendez-vous avec un conseiller qui vous renseignera.

 

Sur quels thèmes ?

  • Le régime de la fiscalité à adopter.
  • La sécurité sociale et/ou la justesse de se faire assurer (quel est le régime là-bas, y’a-t-il des mutuelles santé comme en France etc…).
  • Mes droits et mes devoirs envers la France.

 

S’en suit de la paperasse à remplir, les fils d’attente, l’amabilité de certaines vieilles secrétaires issues du régime communiste et qui voit en vous l’incarnation du capitalisme dépravé. Charmant…

Profession ? Essayez de dire “blogueur” et vous en avez pour une bonne demie heure d’explications perdues… lecteur de français suffira.

 

C’est ennuyant à mourir (que celui qui prend son pied dans les fils d’attente parle ou se taise à jamais !) mais c’est obligatoire. C’est le chemin à prendre pour être en règles avec les autorités et se débarrasser maintenant d’une épée de Damoclès qui pourrait se retrouver plus tard au dessus de notre tête.

 

Expatriation, pourquoi ?

C’est le chemin à prendre pour vivre, comme je le souhaite dans mon cas, de ma passion. Je crois que c’est réellement et paradoxalement la première décision d’adulte que j’ai prise au cours de mon existence.  Mon tour du monde est un rêve d’enfant. Les études : un impératif de la société. Mon futur ?

 

C’est là que l’enfant fait place à l’adulte. Cela n’a pas été facile et drôle tous les jours. De nombreuses difficultés m’attendent encore, je le sais et je m’y sens prêt. Ne vous y trompez pas, la France me manque. Mes amis, ma familles, mes souvenirs… j’ai laissé derrière moi des racines qui jamais ne mourront.

 

Les doutes et les regrets sont là mais s’estompent avec le temps bien que toujours présents. Je crois que c’est le lot de tous ceux qui savent à quel point ce dont ils jouissent aujourd’hui, ailleurs, provient des fruits du pays qu’ils ont quitté.

 

Cette aventure m’a prouvé que l’on peut aller au bout de ses choix quand on n’a pas encore d’obligations tel que crédit, famille, maison qui peuvent nous enchainer quelque part. Je pensais faire un texte un peu plus formel, il en est devenu personnel. Ce sera pour la prochaine fois, promis. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à vous… en me lisant, vous avez été mes premiers soutiens…

Merci