Il se cache bien des visages derrière ce « toi” et ce “moi”.
Toi le lecteur, moi le blogueur. Toi et moi en tant que simple citoyens.
Toi le blogueur voyageur, moi l’humain conscient des difficiles lendemain.
Le toi, mon fils, mon enfant, qui viendra un jour et le “moi”, papa…
(arrêtez de me mettre la pression, ok. “UN JOUR” j’ai dit)
Où va t-on toi et moi ? Que va t-on laisser demain ?
Comment va t-on se justifier demain ?
Le voyage est ma passion, le blog est mon travail.
Je gagne ma vie, je mange en vendant du contenu, des articles, des photos.
Moi le petit rouage dans ce fol engrenage,
Au final, je participe aussi à cette société de surconsommation aveuglée par l’ignorance de sa folie,
l’absolutisme de sa religion : la croissance à tout prix. N’importe quel prix. Le nôtre.
Aujourd’hui comme hier, je ne sais toujours pas comment concilier ce paradoxe,
Perdu entre mes convictions et ma passion
Il ne nous reste plus que 2 ans à toi et moi… 2 ans pour agir. Si peu…
Et tant de problèmes qui se mêlent et s’entremêlent dans nos vies quotidiennes…
2 ANS PUTAIN
2 ans avant des changements irréversibles. IRRÉVERSIBLES.
Irréversible : Qui ne peut se produire que dans un seul sens, sans pouvoir être arrêté ni renversé.
On ne pourra pas stopper le processus et promettre le contraire n’y fera rien.
On se prend pour des dieux. On imagine que la science aura réponse à tout.
On s’imagine que l’on pourra contrôler le climat alors qu’on n’est toujours pas capable, au XXIème siècle, de fournir les ressources de bases à la majorité des être humains :à manger, de l’eau, un toit, une éducation…
2 ANS PUTAIN.
Et les politiques, ces gros tas ne font rien. RIEN
Leur promesses déchues, jamais tenues.
Tu les vois qui gesticulent chaque année, tu sais, c’est comme…
Les feuilles qui tombent en automne, les orages en printemps
C’est de saison.
Un mensonge en remplaçant un autre
Nous “autres” qui, de leur part, de nos espoirs
N’avons droit en réponse qu’à leur silencieux mépris
2 ANS PUTAIN.
Et la colère gronde en toi. ELLE GRONDE
T’es pas un violent mais pour des tas de raisons, tu as envie de rendre les coups
Pour la violence des inégalités et de l’injustice sociale
Pour l’incompréhension et l’indifférence qui nous font fermer nos coeurs sur des cadavres de gosses qui pataugent sur les plages en Méditerranée
Mais c’est vrai qu’ils sont pas humains putain, ces noirs, ces gens de couleurs qui vont voler notre putain de pain et violer nos femmes et ces familles qui risquent leur vie pour des putain d’APL, allez file le rouge Gaston
Mais tu l’oublieras ça, petit bourgeois, quand cela sera peut-être ton tour quand d’ici 20, 30 ans ans, nos terres seront devenues invivables… c’est p’tet toi qui sera dans un radeau direction l’Islande, avec ta famille, en fuyant les conflits quand les rayons du soleil t’auront cueillies comme les flammes le steak de ton dernier barbecue
2 ANS PUTAIN
Et puis l’émotion retombe.
Te voilà face au miroir. Des cernes dans les yeux.
Les ans ont laissé leurs marques et leurs rides.
Rageant de n’être rien et de ne pouvoir rien y faire.
Ne sachant où aller, tiraillé entre tes idéaux qualifiés de “bobos” et le frigo à remplir
Alors que toi, au fond, t’aimerais juste que chacun ait sa chance de s’épanouir dans un monde vivable
Tu likes un peu des articles coups de gueule, tu signes un papier virtuel pour te donner bonne conscience.
Lorsque ton âme sera jugée tu diras, fièrement “oui mais la bouteille de plastique, je l’ai triée quand même…”
Toi le révolutionnaire en carton, tu luttes encore un peu face à cette folie qui te prend lorsque la gravité de la situation te rappelle dans quoi, quelques semblables de ton espèce, bien hauts sur la branche du pouvoir perché, nous ont tous conduit. Un mur.
Et tu y vas gamin. Tu fonces droit devant, comme les autres…
un peu moins vite peut-être mais tu ne peux lutter seul contre le gardien du troupeau.
Un jeune chien fringant, totalement déboussolé, qui conduit la masse face au précipice, simplement heureux de son os à ronger.
J’aimerai te dire que cela ira mieux demain, mieux comme le déni d’un patient qui meurt lentement dans sa chambre d’hôpital
Sincèrement, j’en sais foutrement rien.
La dernière fois que j’ai cru à de telles promesses, j’aurai tout aussi bien fait de dire adieu à ma soeur et à mon grand-père au lieu de m’attendre à un miracle.
2 ANS PUTAIN
J’aimerai fermer les yeux.
Fermer les yeux,… et me réveiller.
Me dire que c’était rien, que c’était juste un mauvais rêve.
Un souvenir à effacer.
Un cauchemar qui passe avec la nuit.
Une partie de moi aimerait oublier, fuir ses responsabilités, comme l’enfant qui se cache après une bêtise.
Une partie de moi voudrait se réveiller. Parce qu’ainsi ce n’est pas possible. Ce n’est pas permis. Que cela en est juste risible.
2 ANS PUTAIN avant que,
peu à peu, ne s’éteigne l’humain
Et je crains que d’ici là,
à part des promesses,
il ne se passe pas grand chose sinon rien…
—
Si malgré tout, comme moi, tu y crois encore signe la pétition pour soutenir l’action en justice contre l’Etat pour le climat
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